[Sevran] Encore un assassinat de la BAC !

Encore un assassinat de la BAC !

À Sevran, ce 26 mars 2022, un jeune père de 32 ans, Jean Paul, a été tué par balle, par un agent de la BAC. À un feu rouge, Jean-Paul est alors contrôlé par l’un des agents de la BAC qui descend du véhicule pour l’appréhender. L’agent de la BAC fait usage de son arme et l’utilitaire de la victime percute des véhicules garés dans la rue. L’homme de 32 ans succombera à ses blessures après avoir été transporté à l’hôpital.

Présenté par les médias aux ordres des services de police comme « connu des services de police », interpellé « après le vol d’une camionnette », les faits se révèlent pourtant bien différents d’après les témoignages des habitant-e-s :

  • le père de famille aurait/avait décidé de ne pas remettre à son employeur la camionnette de livraison, avec laquelle il travaillait chaque jour, en raison du non-versement de son salaire. Ce n’était donc pas un vol, mais l’action de résistance d’un travailleur qui veut récupérer son du légitime.

Le fonctionnaire policier qui a tué Jean-Paul a été placé en garde à vue, il serait poursuivi du chef d’inculpation de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec circonstance aggravante de sa qualité d’agent dépositaire de l’autorité publique avec une arme. Mais, tout peut changer, on est dans une période électorale, il ne faudrait pas que les banlieues s’embrasent. Même si le parquet de Bobigny poursuit, il faut rappeler que celui-ci dépend hiérarchiquement du Ministère de la justice et en cas de chantage des syndicats policiers qui pourraient manifester sirène hurlante pour contester cette mise en examen, on pourrait connaître un revirement de situation.

Cette affaire se répète depuis des décennies dans les banlieues ! Les policier-e-s sortent de plus en plus leurs armes et tuent. Cinq nuits de révoltes dans le quartier des Beaudottes s’en sont suivies. Car l’histoire est têtue et nous ne savons que trop comment les crimes policiers sont absous. Les médias salissent, la justice couvre. Derrière les images de voitures brulées, c’est tout un quartier qui pleure la mort d’un proche, et qui doit faire face aux même récupérations politiciennes en pleine campagne électorale.
Évidemment, les médias passeront plus de temps à évoquer des dégradations d’ordre matériel qu’à se pencher sur les causes des révoltes : des quartiers abandonnés ; des écoles, des transports, des services de santé dégradés, des logements chers et mal entretenus par les bailleurs, du travail rare et surexploité et pour couronner le tout des brigades policières spéciales sur-armées violentes et haineuses.

Même si le véhicule avait été volé, ce qui n’est pas le cas, en l’état il s’agit davantage d’une réquisition, est-ce un motif pour abattre quelqu’un ?

La peine de mort est théoriquement abolie en France, mais elle est rétablie sommairement par les flics en toute impunité.

C’est pour ces raisons que les habitants du quartier évoquent, à juste titre, un assassinat.

La loi du 28 février 2017, relative à la sécurité publique, votée sous le gouvernement de François Hollande et de son ministre Manuel Valls, est venue aggraver l’usage par les forces de l’ordre de leurs armes à feu. Le refus d’obtempérer peut se solder par la mort. C’est un véritable permis de tuer qui a été légalisé et qui endeuille aujourd’hui la ville de Sevran et tant d’autres avant elle.

Depuis 2017, il y a une nette augmentation de l’usage des armes à feu par les policier-e-s dans les cas de refus d’obtempérer, dans la majorité des cas, il s’agit de personnes qui ne se sont pas arrêtées soit pour un défaut de permis ou par peur de la police.

A suivre !


publié le 25 mai 2022

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