Bilan Rentrée Anarchiste 2022, vers une édition 2023 ?

Ce texte est le bilan de la rentrée anarchiste qui s’est passée à Lille en octobre 2022. À l’approche de la rentrée 2023, et vu le succès de l’édition précédente, des gens veulent s’organiser pour organiser une deuxième édition (plus ambitieuse, peut-être). C’est pourquoi on a jugé bon de publier ça maintenant. Renseignez-vous au centre LGBTQIF ou au Centre Culturel Libertaire si ça vous intéresse !

Résumé de l’évènement :

La Rentrée Anar et Queer s’est déroulée le 1 et 2 octobre 2022 à Lille au Centre LGBTQIF+ J’en suis, j’y reste et au local de la CNT. Ça consistait en un programme d’ateliers très divers liés à l’anarchisme et les luttes queers, une cantine à prix libre (chaque midi), une table de presse et l’invitation de quelques collectifs en lutte à présenter leurs actions.

Les objectifs étaient de mettre en avant l’anarchisme auprès d’individus déjà dans les milieux militants mais aussi de le faire découvrir à de nouvelles personnes, faire se rencontrer des personnes qui n’ont pas l’habitude de se côtoyer, sensibiliser les libertaires aux questions queer, mettre en avant des lieux de luttes, proposer une rentrée politique autonome, apprendre ensemble des choses et s’organiser entre collectifs pour un grand événement.

Sur le week-end 12 ateliers ont lieu (toujours 2 simultanément au centre J’en suis j’y reste et à la CNT) ainsi que 2 sessions de cantine, pour environ 15 à 20 personnes par ateliers et environ 70 personnes pour chaque cantine. On estime qu’il y a eu entre 100 et 150 personnes. Les ateliers ont plusieurs formes : discussions, projection, ateliers pratiques (radio, pochoir, numérique), balade musicale, « Petite histoire, grande histoire » ; et recouvrent plusieurs sujets : auto-défense numérique, manifestations (anti-répression, percussions et street-médic), discussions sur le genre, syndicalisme révolutionnaire.

La table de presse, placée à l’entrée du Centre LGBTQIF, est ouverte à qui veut présenter quelque chose. On y a trouvé des stickers, des flyers, des zines, une distro anti-nucléaire (avec écoute de podcasts sur ce sujet) et livres ou BD à consulter sur place, ainsi qu’un questionnaire un petit peu fifou-lol sur « Quel·le anarchiste êtes-vous ? ». Le tout à prix libre ou gratos.

La cantine, aussi à prix libre et végétalienne, est accueillie chaque midi par le Centre. Le samedi, c’est un mafé (plat en sauce à base de cacahuète) et riz, et le dimanche, c’est des pâtes à la bolognaise carotte/pois chiche, avec des entrées et des desserts proposés à chaque fois (polenta noix de coco, gâteau au chocolat, houmous, melon jaune…). Du thé et du café sont en libre service tout au long du week-end.

Voici un résumé de l’organisation :

- Un collectif lance un appel un mois avant la date de l’événement à plusieurs groupes anarchistes et sympathisants pour une première réunion de présentation et pour prendre la température des motivations pour ce projet. Une dizaine de collectifs répond positivement.
- Rapidement, nous nous organisons en « Commissions » : Programmation, Communication, Cantine, Care. La programmation est définie au bout de 2 semaines, la Communication fait des affiches/flyers et a organisé leur diffusion (distributions, collage), notamment sur les facs et dans les lieux militants ou sympathisants locaux. La cantine prévoit des menus, et fait des récups quelques jours avant pour commencer à cuisiner la veille. La programmation est annoncée tardivement, et le plus gros du programme est annoncé sur place, notamment via un programme-papier sous forme de faux carnet de liaison.
- En tout, 4 grandes réunions ont eu lieu pour l’organisation + un débrief 3 semaines après. Les « commissions » se sont réunies de leur côté.
- Un débrief « à chaud » s’est tenu vers la fin du week-end, avec la méthode « Cailloux-Paillettes ».
- On relève aussi du travail individuel, inquantifiable et invisible sur la préparation, l’installation, le soin pendant l’événement (accueil, soutien émotionnel...).

Bilan :

Voici les avis émis pendant les 2 débrief, à chaud et 3 semaines après :

• Positifs :
- Les gens étaient très heureux que ça ait lieu
- Les ateliers étaient cools et variés
- Ça a créé du lien entre des cercles militants et un renouveau d’idée grâce à de nouvelles rencontres
- Ça donne envie de retourner en manif ou d’organiser plus d’événements
- La cantine était excellente et inclusive (vegan)
- Ça a ramené du monde dans les deux endroits (un peu moins à la CNT qu’au Centre en raison de la présence de la cantine au Centre)
- Facilité à s’intégrer parmi les gens
- Pas de pertes financières, à peu près à la balance dépenses-revenus → environ 200 € (grâce aux prix libres et dons)

• Là où ça pêche :
- Le Centre est un lieu trop exigu pour le nombre de personnes
- Il a manqué de temps de rencontre
- L’autogestion avait été peu équilibrée (beaucoup de charges pour les gens de l’organisation)
- L’organisation pas assez visible, pas assez présente à la CNT
- Pas de rencontre préalable pour gérer les ateliers, manque d’outils / ressources d’éducation populaire
- Tout au long de l’organisation, la préparation n’était pas ouverte à l’intégration de nouvelles
personnes (qui auraient pu aider l’accueil à la CNT et la préparation de la cantine)
- Tout s’enchaînait vite, pas de retours sur les ateliers
- Pas de coin calme, pas assez de Trigger Warning, signalétique pas ouf
- Réduction des risques sanitaires insuffisante, pas assez de mesures anti-covid, quasi-pas de masques portés (pas de cluster pour autant)
- Voisin pas prévenus à l’avance (alors qu’on avait acté en réunion que ça avait été fait)

• Pistes d’amélioration :
- Proposer des outils d’animation en amont, faire une formation « faire un atelier »
- Besoin de plus de coordination entre les commissions, pourquoi pas nommer un rôle d’« accélérateur de particules », quelqu’un.e chargé.e de relancer les commissions, de les tenir informées, ou trouver une autre manière de s’organiser qu’en commission
- Faire plus de signalétique
- Accessibilité : indiquer mieux les médics, lieux pas accessibles aux PMR notamment les toilettes donc rendre accessible les lieux ou trouver ailleurs, et pas de coin calme, malgré qu’il ait été prévu mais envahi par la cantine et trop de monde
- Mettre en place des outils pour mesurer les énergies en présence, savoir identifier s’il y a trop de membres de l’organisation à un endroit, pas assez…
- Voisins : Lors de nos réunions, nous avions actés qu’il fallait prévenir les voisins du Centre en avance. Par la suite, en demandant en réunion si cela avait été fait, il y a eu confusion et tout le monde pensais que ça avait été fait. Pourtant, le jour même, un voisin s’est plaint de ne pas avoir été prévenu, ce qui a mis le Centre en porte-à-faux. On a essayé de communiqué sur le moment mais on était paumé.
- Ménage : d’un côté, pas assez de monde à la CNT et grosse pression sur le Centre pour rien
- Compter, les participants et l’argent
- Plus visibiliser le prix libre pour qu’il serve à plus que juste rembourser les frais (financer de l’achat de matériel, affiches, stickers, avoir de l’avance pour d’autres événements).

Conclusion :

Les objectifs cités plus haut ont été tous remplis, au moins en partie. L’année a bien commencé et ça a plus à pleins de gens ! Ça donne envie de refaire des événements similaires !

Lille Moulins, le 9/12/2022



Première page du programme de l’édition 2022


publié le 22 juin 2023

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