conte de noël pour les enfants progressistes

Conte de Noël pour enfants progressistes.

Les marchands de sommeil, la ménagerie et les moustiques.

Le gouvernement des multinationales avait, à sa tête, le plus grand des marchands de sommeil. Un de ces marchands qui pour louer très chers ses espaces et faire passer le prix exagéré, calfeutrait tous les vices cachés avec des apparats et des bouts de cartons fraichement peints.

Derrière la mousse, le carton et la peinture fraîche, c’était la misère et la vétusté, le moisie et l’insalubrité… mais comme nos marchands de sommeil n’étaient jamais menacés, ou très rarement, ils devenaient irrespectueux si quelqu’un osait protester, voire violents s’ils se sentaient menacés.

Ici et là, on entendait souvent des « gens » dire : « mais comment est il possible de louer un tel lieu, et pourquoi les gens acceptent-ils ces conditions de vie ? ». C’est comme cela qu’on s’aperçu de la capacité de persuasion er de filouterie, qu’avaient les marchands de sommeil, pour louer des lieux inlouables, rendre acceptable l’inacceptable, rendre possible ce qui est impossible.

Le président du gouvernement des multinationales agissait bien de cette manière sauf qu’à la place du carton peint et de la mousse…, c’était strass et paillettes, lunettes noires et belle « fiancée », il portait même des jeans’… mais tous ceux-ci n’étaient que des leurres bien lancés et bien médiatisés pour cacher la véritable réalité de sa politique thatchérienne.

Ici et là on entendait dire « on a jamais vu un président pareil » au sens critique de la situation. Mais certains, et il ne faut pas croire qu’ils étaient minoritaires, considéraient que le président est un français normal…
Le « frenchy » de base qui, comme un grand nombre, divorçait d’une quinqua pour retrouvait une compagne trentenaire, qui s’adressait aux grévistes avec des mots crus, qui trouvait normal d’ouvrir les magasins le dimanche, qui acceptait la concurrence et les privatisations, qui voulait mettre tout le monde à égalité sur fond de régression sociale, qui voulait travailler plus pour se payer de belles vacances, sa belle auto et faire croire que, qui flattait les uns et dérangeait les autres… bref le vrai français moyen caricaturé par la baguette, le p’tit verre de vin rouge et le béret, le vrai gaulois qui protégeait sa Gaule dans un espace « colonisé » : un Sarkozix !

Ce président, après avoir fait le ménage dans son propre camp, s’était entouré d’une meute de chasse aux dents longues et aussi bien dressés à l’attaque qu’au rappel.

Pour preuve, l’Horto spécialement dressé à rabattre l’immigré sans papiers (surtout à la couleur de peau non blanche et à la religion non chrétienne) vers les lignes airfrancistes et les pièges des braconniers pafistes. Et il y avait la broussarde Rama, élevée au grade de gardienne en chef des réserves humaines. Et bien sûr, Rachida, la fidèle Diane du président, qui avec son œil persan, avait su éviter toutes les flèches perdues ou décochées par ses amis d’hier, adversaires désormais …

A côté de cette meute d’élites, la meute de garde composée des premiers prix d’obéissance, les meilleurs primés des concours réactionnaires et ultra libéraux. Une bande très organisée dans la pratique de la garde rapprochée, des « body Guard » saillants, opportunistes et capables du pire pour défendre les intérêts du maître. Leur tâche était de protéger les lieux contre d’éventuelles attaques d’une opposition de combat. Dressés au combat jusqu’à la mort, ils n’eurent que très peu d’occasions de montrer leur bravoure et leur fidélité au maître, et ce faute de combattants à la hauteur : face à eux il n’y avait plus personne dans les arènes et les rings des assemblées, tous les infidèles à leurs idéaux et les traitres avaient fuit devant ce redoutable ennemi.

Et puis, il y avait les caniches, les bichons, « les chiens-chiens à son papa », filous et malins comme les marchands de sommeil (sic), pomponnés de parfums de luxe, apprêtés comme des bêtes de concours, nourris à la pâtée 3 étoiles, 4 en période de fêtes, vivant dans les chenils opulents des quartiers chics, loin des marchands de sommeil (tiens les revoilà) et des banlieues où rôdaient d’effroyables « pitbulls ». Ils étaient des « toys » d’apparat qui n’avaient qu’un métier, pas très salissant, pas très dur : celui de plaire et de lever leurs « papattes » démocratiques, la gauche pour marquer le territoire et son appartenance à la famille, la droite pour montrer l’allégeance au maître.

Face à toute cette ménagerie réactionnaire, des éléphants de cirque, eux aussi obéissants pour que leurs auges soient chaque soir remplis du foin salvateur. Quand ils étaient trop à gauche du centre du cercle de la piste aux étoles, le petit coup de fouet qui claquait et tout revenait dans l’ordre.

Dans les temps anciens, les éléphants étaient les maîtres de la savane, et malgré leur alliance avec les singes et les hippopotames, les lions qui eux s’étaient alliés sournoisement et en douce avec les hyènes et les vipères, avaient été plus malins jusqu’à leurs ravir la couronne de Roi de la jungle.

Pourtant, les éléphants aussi, avaient su manier la mousse et le carton peint, mais c’était la mousse du champagne et les cartons de caviar, pour vendre du mensonge et de la corruption d’idées, ils avaient été chassés à cause de cela et pour bien d’autres choses encore.

Le marchand de sommeil, mouche tsé-tsé et maître dans l’art de l’illusion électoraliste leur avait fait croire que « tout était possible ». Mais quand l’appétit est plus gros que le ventre, la denrée devient rare, et la peur de la faim avait hanté nos éléphants, déjà espèces menacées par des années de disette présidentielle et de frasques aventurières dans les marécages du réformisme et de la compromission.

Toutefois, il existait une résistance, composée d’escouades de moustiques piquants, mais certes sans grand danger pour les carapaces et les peaux dures de notre ménagerie démocratique. Des moustiques mal organisés, mais qui souvent, embêtaient les meutes réactionnaires. Pour les détruire, tous les coups furent permis, et une des méthodes les plus radicales consistaient à se servir du « flic-tox ». Malgré des années d’épandages de masse, rien n’avait réussi pour les détruire : les moustiques avaient une conscience de classe inébranlable.

Ainsi quand les moustiques se sont mieux unis, qu’ils ont eu la volonté d’une stratégie commune et la capacité idéologique d’attaquer en masses organisées les meutes, les éléphants, les singes, les hyènes, les vipères et les maîtres, et de résister au « flic-tox », la mutation de l’espèce transforma les moustiques en hommes et en femmes libres.

Les maîtres et les marchands de sommeil avaient disparus, les animaux étaient redevenus normaux, et des jours paisibles sont arrivés pour toute l’humanité, sans haine, sans racisme, sans exploitation.


publié le 29 décembre 2007

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