Saint Sauveur : et tout redevient possible !

Communiqué des associations P.A.R.C. Saint Sauveur et A.S.P.I.
Lille, le 7 octobre 2018

Vendredi 5 octobre, le tribunal administratif de Lille suspend la déclaration d’intérêt général et la mise en compatibilité du plan local d’urbanisme avec le projet Saint Sauveur. Le juge souligne les insuffisances de l’étude d’impact sur la qualité de l’air et réclame des études complémentaires. Dit autrement : la Ville n’a que faire de la bonne santé de ses habitants, au point de bâcler une étude qui nous engage pourtant durablement.
Considérant que ces « insuffisances ont pu nuire à l’information complète de la population », la procédure du « référé-suspension », comme son nom l’indique, suspend le projet en attendant que le juge se prononce définitivement sur le « fond ». La Ville doit refaire son étude, organiser une nouvelle enquête publique : nous voilà revenus en 2015. Autant dire que la piscine olympique servant de « base arrière aux J.O. en 2024 » est enterrée, l’ensemble du projet Saint Sauveur gelé pour plusieurs années.
Plus fondamentalement, la décision du juge rappelle à nos élu.e.s, comme à de mauvais élèves, que la santé publique et la protection de l’environnement sont protégées par la loi. Cette décision porte un coup d’arrêt à la politique urbaine irresponsable et non conforme à l’intérêt général menée par la Ville de Lille, la MEL et la SPL Euralille. Ce n’est pas seulement la victoire d’un éventuel parc contre la bétonnisation de 23ha. Mais celle d’un mode de vie plus humain contre celui, mortifère, des promoteurs, aménageurs, urbanistes, organisateurs de la vie des autres, ces autres dont la qualité de vie est moins « valorisable » que des mètres carrés de bureaux.
Nos deux associations invitent tout.e.s les habitant.e.s soucieus.e.s de leurs conditions de vie à entendre cette décision comme un appel à faire valoir, à Lille et ailleurs, des arguments qui, face à des élu.e.s traitant les voix contestataires avec mépris et croyant pouvoir passer outre les alertes d’associations spécialisées et les réserves d’un commissaire enquêteur, font cependant autorité devant les tribunaux. A entendre cette décision comme un encouragement à reprendre possession de leur vie quotidienne et, au-delà, de leur destinée. Car sur Saint Sauveur, tout reste encore à imaginer…
Elles dédient leur victoire à tou.te.s les habitant.e.s qui vivent quotidiennement les nuisances des politiques de surdensification, aux victimes de la pollution de l’air et des épisodes caniculaires annuels, à tou.te.s les citadin.e.s désespérant de pouvoir bénéficier d’un accès de proximité à la nature et de jouir de paysages plus enchanteurs que les grises citadelles et autres « îlots nordiques ».
Et parce que ce combat ne fait que commencer, elles encouragent chacun à soutenir leur action et à rejoindre la mobilisation !


publié le 14 octobre 2018

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