Non à l’usine de frites dans le Dunkerquois !

Il ne reste plus que 3 jours pour donner votre avis concernant l’implantation de l’usine CLAREBOUT sur le Dunkerquois !

La société belge Clarebout Potatoes souhaite s’implanter sur les communes de Saint-Georges sur l’Aa et Bourbourg, à côté de Dunkerque. L’usine fonctionnant 7j/7 et 24h/24 produira quotidiennement 1400 tonnes de produits finis, essentiellement des frites surgelées destinées à l’exportation.

Nous pensons qu’il existe de nombreuses raisons de s’opposer à ce projet et ce qu’il incarne. Odeur de friture et bruits persistants, pollution de l’air, surconsommation d’eau, conditions de travail dangereuses et abrutissantes… Ce projet titanesque impactera durablement le quotidien des habitant.e.s des villes alentours. Reposant sur des pratiques agricoles mono-culturales et dopées aux produits phytosanitaires, ce projet condamnera le futur de la région et sa sécurité alimentaire.

En tant qu’installation classée pour la protection de l’environnement, ce projet fait l’objet d’une enquête publique jusqu’au 23 mai : vous avez donc la parole !

Aidez-nous à faire pression sur les pouvoirs publics en rédigeant un AVIS DEFAVORABLE à l’enquête publique.

Nous vous proposons ci-dessous un exemple de contribution s’appuyant sur l’étude d’impact de Clarebout et sur l’avis de l’Autorité environnementale. Vous pouvez vous en inspirer pour rédiger votre avis ou l’utiliser tel quel en guise de contribution.

► ► ► Pour répondre à l’enquête publique, c’est par ici :
https://www.registre-numerique.fr/clarebout-st-georges-sur-aa-et-bourbourg/deposer-son-observation?fbclid=IwAR3G7JEEg9AjLrF1copYTMQaUHrRS-mXtLqWvScAdfms0JPRAkqqjC9qjbM

Et pour signer la pétition en ligne, c’est là :
https://www.change.org/p/m%C3%A9dias-non-%C3%A0-la-friture-%C3%A0-saint-georges-sur-l-aa

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1 / Pollution de nos vies

L’activité de l’usine Clarebout sur la ZGI provoquera des nuisances olfactives, sonores et environnementales similaires à celles observées à proximité des sites de production existants. A la frontière franco-belge, de multiples plaintes et signalements émanant d’habitant·es des villes voisines de l’usine Clarebout de Comines-Warneton ont été déposées. Les habitant.e.s souffrent des bruits constants liés à la ventilation de l’usine. Ils déclarent également que les odeurs récurrentes de graillon, d’œuf et de viande pourri.e.s liées à la friture et aux stations d’épuration pénètrent jusque dans leur domicile, les empêchant même de dormir correctement. Enfin, de nombreux rejets de graisse dans les cours d’eau environnants ont été constatés.

Par ailleurs, nous redoutons l’accroissement important des pollutions sonores et atmosphériques liées au trafic routier constant (1 camion toutes les 3 minutes environ). Les vibrations et les bruits engendrés par les poids-lourds, ainsi que les rejets atmosphériques issus de la combustion des carburants auront un impact significatif sur le quotidien et la santé des riverain.e.s.

A cela s’ajouteront les nuisances visuelles. D’une part, l’entreprise prévoit d’éclairer le site 24h/24, ce qui générera une pollution lumineuse néfaste pour les espèces animales et végétales vivant dans la zone. Enfin, le projet prévoit l’installation de deux cheminées de 80 mètres de haut (voire quatre en cas d’extension). Situées à seulement 620 mètres de l’Église Saint-Georges classée monument historique (Saint-Georges-sur-l’Aa), elles auront un impact visuel majeur sur le paysage.

2 / Pollution de l’air

Concernant le respect du Plan Climat, l’usine prévoit une consommation annuelle de 375 GWh en gaz naturel émettant une quantité totale de 1 348 tonnes de CO2 par an. Cette estimation interroge sur la méthodologie employée car en considérant le facteur d’émission du gaz naturel fourni par l’ADEME (227gCO2e/kWh) et la consommation de 375 GWh de gaz naturel, une première approximation serait en réalité de l’ordre de 85 125t CO2e/an, un chiffre 63 fois supérieur aux émissions annoncées dans l’étude d’impact.

Il convient également d’ajouter les émissions liées au transport, à savoir 31 593 tCO2/an, ainsi que celles liées au transport maritime qui n’ont pas été prises en compte dans l’étude d’impact. Les émissions supplémentaires induites par le projet sont contraires aux objectifs climatiques de l’Accord de Paris dont la France est signataire, ainsi qu’à l’objectif, inscrit dans le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) de la Communauté urbaine de Dunkerque, de réduire de 40 % les émissions du territoire à horizon 2030.

3 / Surconsommation d’eau

Alors que la ressource en eau sur le Dunkerquois est déjà sous tension et le sera de plus en plus à cause des aléas induits par le dérèglement climatique, l’implantation de Clarebout accentuera les conflits d’usage liés à l’eau. Le pétitionnaire estime la consommation d’eau industrielle provenant du canal de Bourbourg à 2 148 000 m³/an. Or, en période d’étiage, l’Autorité Environnementale note que “Voies Navigables de France (VNF) a des difficultés à maintenir le niveau d’eau de l’Aa sur le bief Flandres-Watten-Gravelines, ce qui peut détériorer des zones humides, dégrader l’activité agricole en lien avec les wateringues et notamment l’activité maraîchère du marais”. L’Autorité environnementale ajoute que si l’extension future de l’usine avait bien lieu, la consommation d’eau doublerait, nécessitant alors la création d’un nouveau réseau de distribution. A très court terme, la consommation en eau du projet met ainsi en péril l’approvisionnement en eau pour les cultures, et donc la sécurité alimentaire de la région.

4 / Enjeux agricoles et climatiques

L’usine prévoit une production journalière de 1400 tonnes de produits finis (essentiellement des frites) à partir de 2 800 tonnes de pommes de terre. Cela représente près de la moitié de la production de pommes de terre de consommation du Nord-Pas-de-Calais et nécessitera environ 22 700 hectares de terres, ce qui équivaut à près de 50 % de la surface cultivée du SCOT de la région Flandres Dunkerque. Le pétitionnaire a d’ailleurs fait part de son intention de passer de 150 à 300 le nombrede producteur.rice.s de pommes de terre dans le secteur. L’Autorité Environnementale note à juste titre que cette augmentation de la demande en pommes de terre à bas-coût accentuera fortement le développement de monocultures industrielles – basées sur l’utilisation de produits phytosanitaires – responsables de l’érosion, de l’appauvrissement des sols et de l’effondrement de la biodiversité. Les produits issus de l’usine de transformation seront destinés quasiment exclusivement à l’export (UE et monde). Ces éléments sont parfaitement contraires à l’engagement de la Communauté urbaine de Dunkerque en faveur d’une agriculture biologique et des circuits-courts de proximité, pourtant inscrit dans la délibération-cadre en date du 22 mars 2018. La transition écologique implique au contraire de diversifier les cultures sur le territoire en préservant les sols et les eaux par des pratiques agroécologiques dont l’agriculture bio, le développement de filières agricoles territorialisées et la réduction de la dépendance du territoire aux énergies fossiles. En conséquence, ce projet constitue un obstacle majeur à la construction de systèmes alimentaires résilients et condamne la sécurité alimentaire du territoire.

Alors que la crise sanitaire du Covid-19 met en lumière l’importante vulnérabilité du système alimentaire mondial et rappelle l’urgence de changer de modèle industriel, agricole et alimentaire, le projet d’implantation porté par Clarebout paraît à contre-sens de l’Histoire.

Collectif « Non à la friture à Saint-Georges sur l’Aa »


publié le 20 mai 2020

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