PROMENADE DE POULETS, Volume 2
Bon, il faut l’avouer, ce ne fut pas une victoire. On avez prévu d’envahir le bâtiment du conseil régional, près de Grand Palais. On ne sait pas comment, mais ça a fuité. C’est vrai. On a pas été discrets. Mais, en face, ils ne manquent pas de moyens de surveillance. RG, indics et balances diverses, écoutes sur les portables, micros, surveillance d’internet, ils ont des moyens... Et si ils nous surveillent, c’est qu’on doit bien poser problème.
On s’est rassemblé métro grand palais, un peu de monde, une centaine. Pendant ce temps-là, ils ont tout géré. Les vigiles du conseil régional prévenus par la maison poulaga ont fermés la porte principale, pendant qu’un type en civil expliquait aux salariés de la boutique qu’il faut rentrer par la petite porte, celle où il y a les gars de la sécu... Puis des camtards de condés sont arrivés sur le rond point de la cité administrative, suivis par ce bon Chewing-Gum, le chef des flics en manif.
Quand on a bougé vers notre objectif, pas possible de rentrer. Les copines et les copains d’Amiens, venu.es nombreux pour l’occasion, ont du être déçu.es. On les comprend. Ils se voyaient déjà dans l’hémicycle à faire une bonne Ag en attendant les keufs, comme ils l’ont fait dans la mairie d’Amiens, il y a quelques jours. Ils s’étaient fait violemment jeté par la bleusaille qui n’a pas hésité à manier du tonfa sur les cranes et à marcher sur des gueules.
Ca n’a pas marché. Pas grave. On sera plus scred la prochaine fois. Face à la compagnie d’intervention (CDI) qui nous accompagne depuis un mois, nous avons donc pris le parti de recommencer la petite promenade de poulets initiée la veille. Et c’est suivi par une bande de flics en armure, flashball en sautoir, que nous avons profiter de ce beau soleil de mai. Il faut le reconnaitre. Marcher autant, habillé en noir, avec une armure et tout le matos, c’est fatiguant. Pour nous, ça va... Ils étaient tout rougeauds, les pauvres. Même pas, ils ont pu nous taper. Les consignes certainement... C’est ça d’être flic dans la ville d’Aubry. C’est pourtant pas faute de tenter les provocations mesquines.
Après une bonne manif sauvage, on s’est finalement décidé à profiter de cette première belle journée de printemps sans cette encombrante compagnie. La flicaille a pourtant continué à chercher l’intimidation. Dans le métro, quelques flics en civil vindicatifs ont cherché à provoquer des ami.es. Sans résultats. On s’est quand même bien amusé !
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