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A bas tous les Dogmes thérapeutiques
envoyé le 03/04/22 par Espartaco PUIG Mots-clés  santé   contrôle social  

A bas tous les Dogmes thérapeutiques

Si le lecteur veut bien y donner son attention, il s’apercevra que le mot dogme qui sonne déjà si mal par lui-même, manque d’harmonie pour un entendement sain. Le dogmatisme engendre le fanatisme, qui engendre la routine, qui engendre la stagnation. Le dogmatisme est ennemi du neuf, du beau, du progrès, de toute régénération. Le monstre du dogme, par malheur, ne se contente pas de ronger et de détruire par sa bave venimeuse et ses crocs aigus et empoisonnés certains individus, certains milieux, il envahit et contamine malheureusement tout et toutes choses.

Ce n’est pas seulement le dogme religieux dont les rites et les mensonges fabriquent des dogmatiques ; ou le dogme politique qui confectionne des hommes-choses, des hommes sans personnalité indépendante ; les écoles thérapeutiques créent aussi des dogmatiques.

L’école allopathe, à en croire ses canons, possède la pierre philosophale : ses procédés thérapeutiques peuvent tout guérir. L’école homéopathe ne lui cède en rien et ses pilules sont infaillibles. L’école des massages opère des miracles avec ses manipulations. L’école de la culture physique guérit et normalise tout par la gymnastique. L’école chirurgique, coupant ici un bras, sectionnant là une jambe, extirpant plus loin les ovaires, résout tous les problèmes thérapeutiques. L’école électrothérapique possède les meilleures méthodes de guérison, et sans contestation possible. L’école psychothérapique élève la voix à son tour et déclare à l’humanité que l’art de penser étant supérieur à tous les autres, il enseigne à l’homme à guérir ses maux et ses souffrances en utilisant la forme divine de la pensée. A un malade qui souffre de dyspepsie, on conseille, au moment où il ingère ses aliments, de s’autosuggestionner, de se dire et de se répéter à soi-même des phrases de ce genre : « Cette nourriture ne te causera aucun mal » — « Ces aliments se digéreront facilement dans ton estomac », etc., mais trop de personnes savent, par leur propre expérience et celle d’autrui, l’efficacité passagère et presque nulle de semblables palliatifs. Si l’on ne détruit pas le mal en sa racine, ses funestes effets ne disparaissent pas. Si à ce dyspeptique que nous prenons comme exemple, on n’enseigne pas les causes véritables de sa maladie, toute sa vie il se plaindra de souffrances d’estomac, d’éructations aigres, de brûlures douloureuses, d’élancements terribles. Il faut lui apprendre que les génératrices de sa dyspepsie sont l’usage et l’abus des aliments carnés, du fromage dur, des blancs d’œufs, des légumes secs, à cause de leurs albumines, de leurs toxiques, car les aliments albumineux se digèrent dans l’estomac — il faut lui expliquer que sa maladie provient de ce qu’il mange, absorbe, avale sans mâcher, et que l’estomac ne peut faire le travail de la bouche, dépourvu qu’il est de mâchoires et de dents — et ce qu’il boit des liquides alcooliques, vin, cidre, bière, eau-de-vie. — Qu’est-ce que la pensée a à voir dans tout cela ? Nous ne nions certes pas la puissance de la pensée quand elle est bien et opportunément utilisée ; mais nous la nions quand on veut s’en servir comme unique panacée thérapeutique.

L’école physiâtre, l’école naturaliste pâtit des mêmes défauts que les autres écoles thérapeutiques. Elle ne manque pas d’être aussi dogmatique ; elle soigne tout avec des bains, encore et toujours des bains, transformant en grenouille le pauvre malade.

Et que dirons-nous de l’école trophologique ? La trophologie (1) est-elle la plus fortunée, possède-t-elle le secret de l’art de guérir et de conserver la santé de l’homme et de l’humanité ? Est-elle ou non dogmatique ? Nous ne doutons pas que ce soit une des écoles thérapeutiques les plus raisonnées, les plus scientifiques, les plus parfaites en l’art, en l’art sublime de guérir, mais soit parce qu’elle est à l’état embryonnaire, infantile, soit parce que ses jambes ne sont pas encore assez vigoureuses, elle serait moins dogmatique, si l’on veut, quoiqu’elle le soit malgré tout.

Que les écoles allopathes et homéopathes soient dogmatiques, cela se comprend, cela est excusable, car ce sont des écoles imbues de préjugés, de conventionnalisme, où la fierté l’emporte sur la modestie, la complexité sur la simplicité, l’artificiel sur le naturel. Ce sont des écoles qui emploient des moyens violents, des moyens détestables par leurs conséquences lointaines. Chaque génération qui se présente, chaque génération qui vient au monde — quelle douleur d’y penser ! — renferme des germes de morbidité, porte les traces des maladies que les responsables de l’organisme humain — les médecins — ne surent ou ne voulurent guérir ; elle porte dans le sang le germe à l’état latent des terribles maladies chroniques ; c’est à cause de ces crimes thérapeutiques que naissent des êtres maladifs, rachitiques, scrofuleux, déformés, cancéreux, sourds, muets, phtisiques, etc. Ce sont les dogmatiques en l’art médical qui sont les responsables de ces désastres : là où auraient suffi quelques compresses d’eau chaude pour guérir une indisposition de peu d’importance, on a suivi les conseils de l’école X, qui veut qu’en semblable cas, on prescrive la quinine, le mercure, l’opium, l’iode, la belladone, la morphine ; on rejette donc les compresses et on intoxique un organisme qui serait resté autrement libre et sain. Que les sectaires sont odieux !

C’est à cause du mal qu’ils perpètrent que nous prenons la plume pour nous dresser contre le dogme, le sectarisme d’école, la tradition ; contre tout ce qui stagne, contre tout ce qui a une fin et une limite. Le dogmatisme a toujours constitué et il constituera toujours un obstacle à l’avancement de la science et de l’art, de la sociologie et de la philosophie. C’est pourquoi il faut tracer d’autres sillons, s’accordant davantage avec notre époque, nos besoins actuels, le moment historique où nous vivons, s’accordant davantage, en un mot, avec l’éclectisme.

Nous n’entendons certes pas critiquer la gymnastique, le massage, les bains froids ou chauds ; le régime alimentaire sélectionné, combiné, proportionné, adapté à chaque cas pathologique individuel ; les bains d’air et de soleil, les bains de vapeur intelligemment appliqués, la marche à condition qu’elle ne produise pas de fatigue excessive — nous savons trop quels résultats brillants et efficaces ont été obtenus par ces moyens.

Mais ce contre quoi nous nous élevons énergiquement, mais ce qui nous indigne, c’est que, malgré l’apparence, nous autres naturistes, nous tombons dans des erreurs et des dogmatismes à l’instar des autres écoles thérapeutiques. Tel médecin hydrothérapeute est à un tel point féru de ses bains de siège que sans rime ni raison et à n’importe qui il les prescrit. Un seau d’eau par ici, un seau d’eau par là, voilà le dieu qui opère les miracles ! La plupart du temps le mal est dû au mauvais régime alimentaire du malade. Qu’on lui donne tous les bains qu’on voudra : salés ou non, froids, chauds, tièdes, si l’on ne corrige pas la cause du déséquilibre corporel, on ne le guérira jamais à fond.

Pour résumer nous dirons qu’en thérapeutique il faut tenir compte d’un fait qui nous intéresse au plus haut point, nous qui tâchons d’analyser ces questions avec toute l’impartialité qui nous est possible, c’est que le médecin, le médecin digne de ce nom par son talent, ne tombera jamais dans un état de paresse tel qu’il aura recours à des médicaments et à des procédés semblables pour guérir tous ses malades atteints d’une même affection. Si un médecin l’ignore encore, il doit apprendre que chaque malade est un cas particulier, différent, divers en soi. S’il faut des bains à tel malade et que, par fanatisme, nous ne les lui prescrivions pas, nous commettons une erreur très grave ; si à tel malade c’est un bon régime alimentaire qui convient et que nous ne l’indiquions pas, nous agissons inhumainement ; si à tel autre malade, c’est le repos qu’il convient d’ordonner et que nous ne le lui disions pas, c’est un crime de lèse-santé que nous perpétrons, ni plus ni moins.

C’est pourquoi, de toute la force de nos poumons, nous clamons : à bas tous les dogmes thérapeutiques !

Espartaco PUIG.

l’en dehors n°138-139 fin juillet 1928

(1) du grec trophè, nourriture : science de l’alimentation.


envoyé le 3 avril 2022  par Espartaco PUIG  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
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