L’anarchie, c’est l’absence de gouvernement, mais on peut très bien organiser la société autrement. C’est l’expression authentique de la liberté :
Ainsi, toutes les tendances anti-autoritaires sont dignes de respect et d’étude, en tant qu’idées qui se reconnaissent dans l’anarchisme. Au-delà de l’anarcho-syndicalisme, au-delà du communisme libertaire, au-delà de l’individualisme, il y a l’anarchie ; c’est pourquoi, nous, anarchistes, ne devons pas et ne pouvons pas enfermer nos critères, nos réflexions, dans les moules étroits d’un ou des systèmes, par le simple fait que dans les cellules et l’homme, tout se renouvelle et se transforme. L’évolution subit les renouvellements et les transformations conséquentes de tout organisme social.
Si un-e individu veut vivre complètement isolé-e, c’est ainsi qu’il ou elle vivra, sans que personne ne lui impose un autre mode de vie. Mais nous doutons qu’il ou elle puisse être heureu-se-x car l’homme est un animal sociable. S’il ou elle préfère la communauté, il ou elle sera dans la communauté ; s’il ou elle croit que la civilisation est un bien, une jouissance, qu’elle représente une somme de bien-être digne d’être savourée, il y restera. Si, au contraire, il ou elle croit que les raffinements de la civilisation ont amené les maladies et la dégénérescence des comportements, il ou elle essaiera autre chose. C’est le sens des progrès et des régrès. Pour celui ou celle qui recherche les joies de la civilisation, il ou elle aura besoin d’un travail complexe mais épanouissant. La vie sera ce que nous voulons qu’elle soit. C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons.
Avec ce concept, nous suivons les précurseurs de l’anarchisme et devançons ceux qui nous suivront dans les idées et les pratiques libertaires. Nous avons la profonde conviction que l’humanité jouira du bien-être dont il est juste de jouir, mais qu’elle en jouira si ceux qui se battent ne se découragent pas devant les difficultés auxquelles il faut faire face. Attention à ne pas se laisser enfermer dans le pessimisme ambiant ; c’est ainsi que naissent les éternels mécontents, dont la seule jouissance consiste à se tourmenter ou à prôner le » y’a qu’à, faut qu’on « .
Nous savons pourtant et nous ne pouvons prétendre que tous les autres croient que l’anarchie est la seule forme de société possible. Nos idées, nos sentiments, nos goûts ne sont pas ceux de toute l’humanité, et nous pouvons très bien aimer quelque chose qui pour la grande majorité est détestable. En tant qu’anarchiste, nous ne pouvons rien imposer à personne ; en tant que personne de bon sens, nous militons pour que nos idées triomphent. C’est pourquoi nous devons être fermes sur nos champs d’action, nos pratiques et notre idéal.
Nous accueillons toutes les formules humaines qui partent du principe qu’il faut vivre sans gouvernement et qu’il faut jouir de toute la liberté possible.
Les grandes formules d’aujourd’hui sont l’action directe, l’écologie sociale et libertaire, le fédéralisme et l’égalité économique et sociale. Avec elles, tous les critères sont respectés, dans la mesure où avec la première on obtient sans intermédiaire politicien la liberté de chacun et de tous. L’homme et la femme autonomes s’accorderont et se fédéreront pour obtenir ce dont ils ont besoin ou envie. La liberté individuelle se démarque toujours, car même au sein de la communauté, vous pouvez être libre.
L’anarchisme possède de bons outils pour réorienter la colère et l’indignation des travailleuses et travailleurs (inégalités sociales croissantes, catastrophe écologique annoncée, possibilité d’une Troisième Guerre mondiale avec utilisation de missiles nucléaires…) vers des solutions égalitaires et empruntes d’humanisme libertaire. A défaut, les populistes de tous poils s’engouffreront dans la brèche de la désespérance pour nous faire entrer dans l’ère des tyrans.
Loïc L.H.
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