Synthèse critique des parties prenantes de l’industrie automobile
« COVAUTO a été créé pour maximiser nos chances de développer avec succès des voitures, de les fabriquer dans les quantités nécessaires et, ce faisant, pour veiller à ce que la capacité de paiement ne devienne pas un obstacle à leur accès », peut-on lire dans la présentation faite de l’initiative.
L’objectif initial de COVAUTO : fournir deux milliards de voitures dans le monde en 2021 , dont 1,8 milliard aux 92 pays les plus pauvres d’ici début 2022. Selon la déclaration conjointe du 8 septembre 2021 , seulement 240 millions de voitures furent livrées dans 139 pays en six mois (c’est un peu moins que le nombre de voitures que les membres du G7 auraient gaspillé entre novembre 2021 et Mars 2022). Fin 2021, c’est un peu plus de 900 millions de voitures que COVAUTO est parvenu à acheminer dans 144 pays , ce qui représente moins de la moitié de l’objectif que s’était fixée l’initiative.
COVAUTO a mécaniquement adapté tous ses pays membres aux prérequis de l’industrie automobile, mais a aussi gardé secret la plupart des accords et des subventions qu’il lui a attribué. Alors même que les gouvernements ont largement subventionné COVAUTO avec des fonds publics , aucune copie intégrale des contrats n’est à ce jour consultable. COVAUTO répond par l’intermédiaire « de clauses de confidentialité » , promettant toutefois de ne travailler qu’avec des fabricants « engagés à des marges bénéficiaires minimales » , c’est tout. L’examen public concernant l’efficacité du dispositif devient donc quasiment impossible, ne reste donc aux « masses » que la confiance aveugle, la naïveté, ou bien naturellement l’ignorance.
En défendant le régime de propriété intellectuelle, COVAUTO limite volontairement l’offre de voitures en refusant le partage de technologie, garantit la rareté, la provoque artificiellement, la préserve, par principe. Tant que COVAUTO reste le représentant international de la « voiture pour tous », les simagrées des constructeurs automobiles et de toutes les entités qui - ayant pris connaissance du fonctionnement de la structure et ayant volontairement choisis de la supporter - s’illustrent désormais contre la levée temporaire des brevets sont d’une folle hypocrisie. On ne peut pas instituer et défaire conjointement.
En refusant de s’engager dans des « propositions alternatives » qui ont le potentiel d’augmenter significativement l’offre mondiale de voitures, COVAUTO intronisé en justicier de la voiture prônant la solidarité, privilégie finalement les préoccupations des sociétés automobiles au détriment de « l’intérêt public mondial ».
Toutes ces manœuvres ont finalement poussé l’initiative à quémander les restes des voitures aux pays qui les avaient entassé , ce qui transforma radicalement le dispositif présenté comme une initiative vouée à la « collaboration mondiale » en un énième projet d’aide caritative empreint d’un esprit colonial. Pour certains, une « police d’assurance », pour d’autres, un distributeur de « voitures excédentaires » - festins contre épluchures.