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Raison de la mise en attente :
Arrêt sur images, un média-poubelle comme les autres
envoyé le 20/09/22 par A . A Mots-clés  critiques des genres   LGBTQI-phobie   luttes féministes   sexisme   critiques des médias  

https://www.partage-le.com/2022/09/10/arret-sur-images-un-media-poubelle-comme-les-autres-par-audrey-a/

Mar­gue­rite Stern et Dora Mou­tot repré­sentent, ain­si que l’ont appa­rem­ment déci­dé les médias, la voix consen­suelle des asso­cia­tions et des individu·es qui demandent des comptes à la suite de la très rapide ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion d’une idéo­lo­gie pré­ten­dant que le sexe est une construc­tion sociale et que la non-confor­mi­té de genre, c’est-à-dire la non-confor­mi­té aux sté­réo­types sexistes com­por­te­men­taux et ves­ti­men­taires que repré­sentent la mas­cu­li­ni­té et la fémi­ni­té, requiert la médi­ca­li­sa­tion pré­ci­pi­tée d’enfants et d’adolescents.

Les deux femmes se sont adres­sées à la ministre Eli­za­beth Borne afin de lui faire part de leur inquié­tude et de lui rap­por­ter des rétro­pé­da­lages, obser­vés dans des pays anglo­phones et d’autres pays d’Europe, concer­nant les lois qui encadrent la « tran­si­tion » des jeunes dits « tran­si­den­ti­taires ». L’affiche qui les a fait réagir, poli­ti­que­ment, n’était qu’une énième occur­rence de pro­mo­tion du (trans)genrisme de la part du Plan­ning fami­lial, au détri­ment de la condi­tion des filles et des femmes.

Dans leur tri­bune, elles poin­taient des pro­blèmes légi­times et éta­blis­saient de graves constats qui néces­sitent réflexion, et qui ques­tionnent l’engouement mas­sif des ins­ti­tu­tion­nels, des poli­tiques, des phi­lan­thropes de la tech, de l’industrie phar­ma­ceu­tique, des grandes mul­ti­na­tio­nales et d’à peu près tout l’univers patriar­cal-capi­ta­liste exis­tant envers l’idéologie (trans)genriste. L’on pour­rait s’attendre à ce qu’un média (sup­po­sé­ment) de gauche, (sup­po­sé­ment) cri­tique des médias, s’aperçoive qu’il y a anguille sous roche. Au lieu de cela, Arrêt sur images adhère aveu­gle­ment, sans dis­cus­sion, au sys­tème de croyances que consti­tue la « tran­si­den­ti­té » et pire encore, bran­dit, pour dis­cré­di­ter celles qui le cri­tiquent, l’épouvantail de l’extrême droite — une tac­tique digne d’un Emma­nuel Macron. Et ce n’est pas tout, car l’article de Pau­line Bock recourt aus­si au déshon­neur par asso­cia­tion et à la fabri­ca­tion d’un adver­saire de paille.

Les posi­tions de Mmes Stern et Mou­tot rejoignent celles d’un grand nombre d’associations (dont une asso­cia­tion de per­sonne trans dont vous enten­drez bien­tôt par­ler) et d’individu·es reje­tant l’idéologie (trans)genriste (dont de nom­breuses per­sonnes ayant médi­ca­le­ment « tran­si­tion­né », mais aus­si de per­sonnes ayant « détran­si­tion­né »), mais ne repré­sentent pas la diver­si­té des cri­tiques et des abo­li­tion­nistes du genre. Elles ne sont pas leurs porte-paroles. Cela étant, pour ne pas avoir à répondre aux points sou­le­vés par les deux femmes, Pau­line Bock s’emploie à les traî­ner dans la boue, au moyen de mul­tiples sophismes et déshon­neurs par association.

Marche des fier­tés de Dresde, fin août 2022. Sur la ban­de­role on lit « LES TERFS PEUVENT SUCER MON ÉNORME BITE DE TRANS »

Les asso­cia­tions et per­sonnes qui cri­tiquent et/ou rejettent entiè­re­ment l’idéologie gen­riste alertent, entre autres, sur l’homophobie à peine dégui­sée des « thé­ra­pies de réas­si­gna­tions », aus­si appe­lées « tran­si­tions » — ces nou­velles thé­ra­pies de conver­sion qui ont pour prin­cipe, au lieu d’essayer de faire chan­ger l’orientation sexuelle d’une per­sonne par le biais de réci­ta­tions bibliques, de méthodes Couet, de viols ou d’électrochocs, d’essayer de faire chan­ger le corps de la per­sonne afin qu’elle se conforme à l’hétérosexualité, à coup d’hormones et de bis­tou­ris (mais aus­si par le biais de viol, les homosexuel·les étant sommé·es par la menace et la vio­lence de « désap­prendre leurs pré­fé­rences géni­tales », ce qui relève d’une thé­ra­pie de conver­sion mus­clée). Des asso­cia­tions de parents anglo­phones et fran­co­phones alertent en outre sur la sté­ri­li­sa­tion mas­sive d’enfants par l’usage des blo­queurs de puber­té, des médi­ca­ments (don­nés aux pédo­cri­mi­nels dans le cadre de la « cas­tra­tion chi­mique ») qui entravent la matu­ra­tion céré­brale des préadolescent·es, avec pour consé­quences des effets irré­ver­sibles sur les­quels un consen­sus a enfin été éta­bli, comme Stern et Mou­tot le rap­pellent dans leur tribune.

Celles-ci, en tant qu’individues sin­gu­lières avec leurs his­toires propres, ont por­té la voix de toutes les per­sonnes qui avancent de réels argu­ments, des sources, des études, des faits, et sont moti­vées par un pro­fond sou­ci envers les enfants, leurs proches, envers cette jeu­nesse muti­lée qui exhibe ses cica­trices de mas­tec­to­mie sur les réseaux sociaux pour regret­ter 5 ans plus tard de ne pas avoir été arrê­tée par des adultes res­pon­sables, à un âge ou la loi ne vous per­met pas encore de pas­ser sous les aiguilles d’un tatoueur, car vous n’êtes pas aptes à prendre des déci­sions irré­ver­sibles au sujet de ce que vous vou­lez faire à votre corps. Le tran­sac­ti­visme est bien évi­dem­ment dans le déni (du monde réel en géné­ral, mais en par­ti­cu­lier) quant à l’ampleur des détransitions.

*

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Sur ce sujet, Mmes Stern et Mou­tot disaient : « Par­mi d’autres exemples : la Suède qui était à la pointe dans les tran­si­tions de genre et les a arrê­tées en mars der­nier pour les mineurs, esti­mant que les consé­quences sur leur san­té pou­vaient être graves. La Fin­lande n’en fait plus avant 25 ans, avec l’argument que le cer­veau humain n’est pas ter­mi­né avant. » Nulle réponse ne sera appor­tée à cela, sinon l’opinion d’une mili­tante en faveur du proxénétisme.

*

*

Mal­heu­reu­se­ment, les deux femmes sont du « pain béni » pour les (trans)genristes, qui donnent libre cours à leur miso­gy­nie — par­fois inté­rio­ri­sée, en ce qui concerne les femmes. Stern et Mou­tot sont vili­pen­dées pour leurs accoin­tances avec deux idéo­logues mas­cu­li­nistes notoires, l’un d’extrême droite, et l’autre d’extrême char­la­ta­nisme[1], tous deux ayant en com­mun une pro­fonde haine des femmes qu’ils expriment libre­ment. La jour­na­liste sans scru­pule pointe les ombres du doigt, les imbé­ciles regar­de­ront sa pha­lange et per­sonne ne regar­de­ra la lune, énor­mis­sime dans la nuit. Le tor­chon dif­fa­ma­toire rédi­gé par une fer­vente pro­gres­siste issue de Science-po et ayant écrit dans tous les plus grands médias du libé­ra­lisme inter­na­tio­nal, du New York Post à l’Express en pas­sant par The Guar­dian, Poli­ti­co, etc., désor­mais recon­ver­tie en cri­tique des médias — n’y voyez aucune contra­dic­tion —, ne répond pas à un seul des points, à une seule des ques­tions que sou­lèvent Mmes Stern et Mou­tot, de même que les cri­tiques du (trans)genrisme en géné­ral. Sans doute parce que cela aurait été autre­ment plus ardu que de se conten­ter de les dia­bo­li­ser : beau­coup de faits et de chiffres sont avan­cés à l’encontre du (trans)genrisme. Heu­reu­se­ment, au royaume de l’Ultralibéralistan, rien de plus facile à per­ver­tir que la réa­li­té ; il suf­fit de l’ignorer et de faire diversion.

Pas­sons rapi­de­ment sur les rela­tions décriées. Oui, les deux femmes ayant gran­di en socié­té patriar­cale, et en dépit de leur fémi­nisme et de leur mili­tan­tisme qui n’est plus à prou­ver (Mar­gue­rite Stern était dans la rue avec les Femen contre la Manif pour tous), ne sont pas immu­ni­sées contre l’hétérocaptivité, ni contre des fai­blesses de juge­ment. Dans la même veine, Matt Walsh[2], un autre conser­va­teur miso­gyne — et anti-avor­te­ment ! — a mal­heu­reu­se­ment eu droit à l’ad­mi­ra­tion de cer­taines fémi­nistes parce qu’il dénonce, à sa manière, l’idéologie du genre. Sauf qu’en bon conser­va­teur, Matt Walsh le fait uni­que­ment parce qu’il cherche à défendre la hié­rar­chie tra­di­tion­nelle du genre. Les femmes et les enfants, il s’en contre­fout un peu. Alors oui, en tant que fémi­niste radi­cale, je n’ai qu’une envie, c’est de les secouer par les épaules et de leur dire : « mais enfin, ne réa­lises-tu pas que les pro­pos que tu ne trouves pas si inin­té­res­sants chez lui sont les mêmes antiennes miso­gynes que tous les idéo­logues miso­gynes ont tenues avant lui. » Quoi qu’il en soit, Pau­line Bock nous montre son majeur, les imbé­ciles regar­de­ront la pha­lange ten­due, et la lune brille dans la nuit, invi­sible à presque tous – et toutes.

Ain­si le tra­vail de Jen­ni­fer Bilek est-il dépeint comme une ver­sion 2.0 du pro­to­cole des sages de Zion, fai­sant pas­ser à la trappe l’enquête jour­na­lis­tique (digne de ce nom, pas comme celle de Pau­line Bock) pour avoir men­tion­né un nazillon para­noïaque (Keith Woods). Nous l’avons contac­tée pour savoir ce qu’elle en pen­sait. « Je n’ai jamais sou­te­nu Keith Woods. Je ne savais même pas qui il était. J’ai fait men­tion d’une vidéo dans laquelle il remar­quait les liens entre les rela­tions qu’entretenaient diverses reli­gions (y com­pris le judaïsme) avec l’idéologie du genre. C’était sûr, par­mi des mil­liers de posts, il fal­lait bien qu’ils sortent celui-là, parce qu’ils n’ont rien sur moi, et parce que mon enquête met droit dans le mille. » D’ailleurs, une célèbre pla­te­forme intel­lec­tuelle juive de gauche a récem­ment publié ladite enquête. Oui, contrai­re­ment à l’article de tabloïd que nous contes­tons, les sources et les liens que nous vous pro­po­sons ne consti­tuent pas un simple écran de fumée confu­sion­niste. Celles et ceux qui ont un mini­mum d’honnêteté intel­lec­tuelle peuvent direc­te­ment aller lire ce qu’écrit Jen­ni­fer Bilek et ain­si éva­luer de pre­mière main la qua­li­té de son tra­vail, jau­ger de son carac­tère sup­po­sé­ment « com­plo­tiste », plu­tôt que de se fier à ce que sug­gère Pau­line Bock en rap­por­tant les dires d’un média (xTra) dédié à la « culture LGBTQ2S+ », célé­brant les émis­sions de télé-réa­li­té de « Drag ». Plu­sieurs articles de Jen­ni­fer Bilek ont été tra­duits en fran­çais[3].

Ensuite vinrent les cris d’orfraie devant l’emploi du terme « fem­mel­liste  », vers lequel cer­taines femmes en sont réduites à se tour­ner pour pen­ser leurs droits et leur condi­tion, étant don­né que l’idéologie (trans)genriste vide les mots de leur sub­stance et se les appro­prie. Réamé­na­ger le monde à leur propre conve­nance grâce à leur pou­voir de déter­mi­ner et de nom­mer, telle est la pré­ro­ga­tive des domi­nants. Comme quelqu’un l’avait fait remar­quer il y a déjà long­temps : « La classe qui dis­pose des moyens de la pro­duc­tion maté­rielle dis­pose en même temps, de ce fait, des moyens de la pro­duc­tion intel­lec­tuelle, si bien qu’en géné­ral, elle exerce son pou­voir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. » Or, la classe domi­nante, la classe qui dis­pose actuel­le­ment des moyens de la pro­duc­tion maté­rielle, la classe des chefs d’États et des PDG de mul­ti­na­tio­nales, adhère aujourd’hui à l’idéologie (trans)genriste et la pro­meut — en témoignent les déci­sions gou­ver­ne­men­tales au Cana­da, aux États-Unis, en Aus­tra­lie, au Royaume-Uni, en France et ailleurs. Elle est donc en mesure de réi­fier ses idées au tra­vers de la légis­la­tion. Mais là n’est pas le lieu d’établir une his­toire de la fic­tion juridique.

« Fem­mel­listes », donc, c’est l’avorton concep­tuel d’une pen­sée accu­lée dans ses der­niers retran­che­ments, spo­liée des mots qui lui per­met­tait de nom­mer le réel, le maté­riel, et donc la réa­li­té du corps que seule une dis­so­cia­tion d’origine psy­cho-trau­ma­tique (ou une idéo­lo­gie prô­nant le dua­lisme métha­phy­sique) vien­dra effacer.

Le mot femme ne désigne rien d’autre que la femelle de l’espèce humaine. Femme est un sexe, non pas un ensemble de sté­réo­types sexistes. Le genre est un ensemble de sté­réo­types sexistes, et l’on par­le­ra alors intel­li­gi­ble­ment, mais non sans grin­cer des dents, de « genre fémi­nin ». Cepen­dant, il y a plu­sieurs décen­nies, des hommes atteints d’autogynéphilie (gays ou hété­ros), autre­fois appe­lés tra­ves­tis, ont com­men­cé à vou­loir se réap­pro­prier le terme « femme ». Cela s’est concré­ti­sé récem­ment, grâce aux idéo­logues du (trans)genrisme et à leur achar­ne­ment. Aujourd’hui, pour beau­coup, le mot femme ne veut plus rien dire étant don­né qu’il peut dési­gner tout le monde et n’importe qui. L’emploi, sur les réseaux sociaux, du terme fem­mel­lisme est une ten­ta­tive de réponse à l’appropriation et la colo­ni­sa­tion que le mou­ve­ment tran­sac­ti­viste — qui est, rap­pe­lons-le, un mou­ve­ment por­té par des hommes miso­gynes[4][5] —, opère sur les femmes.

Voi­ci ce que Mmes Stern et Mou­tot avaient à dire là-des­sus : « Nous pen­sons que le mot femme doit conti­nuer à repré­sen­ter notre sexua­tion, c’est-à-dire le sexe femelle. Par esprit scien­ti­fique d’abord. Et aus­si par res­pect pour toutes celles que l’on excise, que l’on viole, que l’on vend et que l’on pros­ti­tue sans leur deman­der leurs pro­noms avant. Nous sommes toutes des femmes très dif­fé­rentes. Mais nous avons un point com­mun : notre sexe long­temps dési­gné comme faible, le sexe fémi­nin. Nous refu­sons que le mot qui nous relie soit effa­cé au pro­fit d’étiquettes qui nous divisent. Nous regret­tons qu’une ins­ti­tu­tion his­to­rique comme le Plan­ning Fami­lial fasse fi de l’universalisme sur lequel elle s’est construite. »

À ceci, rien n’a été répon­du. L’on a pré­fé­ré par­ler d’autre chose, recou­rir à l’argu­men­tum ad homi­nem, à la calom­nie et au dis­cré­dit par association.

La pire affa­bu­la­tion est gar­dée pour la fin. Les deux femmes sont mises au bûcher, avec une asso­cia­tion lan­ceuse d’alerte de « parents, soignant·es, citoyen·nes concerné·es par l’explosion des tran­si­tions médi­cales rapides et irré­ver­sibles pro­po­sées à des enfants, et des tran­si­tions chi­rur­gi­cales chez les adolescent·es et jeunes adultes », le tout sau­pou­dré de Bol­sa­no­ro et de Trump. Pas un ins­tant, Pau­line Bock ne daigne dis­cu­ter des idées et reven­di­ca­tions tran­sac­ti­vistes sur les­quelles Mmes Stern et Mou­tot ont atti­ré l’attention, ni de l’histoire du mou­ve­ment, de ses causes, de ses sup­por­ters. Aux États-Unis, le mou­ve­ment d’opposition au tran­sac­ti­visme ne se com­pose pas que de répu­bli­cains : les parents désem­pa­rés, dont beau­coup sont pro­gres­sistes (lire, à ce pro­pos, le livre Dom­mages irré­ver­sibles d’Abigaïl Shrier), se tournent vers tous les repré­sen­tants qui vou­dront bien les écouter.

Que disaient à ce pro­pos Mmes Stern et Moutot ?

« Nous pen­sons que per­sonne ne peut naître dans le mau­vais corps. Nous com­pre­nons néan­moins que cer­taines puissent se sen­tir mal dans le leur, et que c’est impor­tant de leur pro­po­ser un accom­pa­gne­ment psy­cho­lo­gique plu­tôt qu’un trai­te­ment muti­lant. Au Royaume-Uni, la plus grande “cli­nique du genre” (Tavi­stock) a été contrainte de fer­mer ses portes, car elle est pour­sui­vie en jus­tice par plu­sieurs cen­taines de familles qui estiment que ses méde­cins ont pous­sé leurs enfants mineurs à tran­si­tion­ner. C’est un véri­table scan­dale sani­taire dont le Plan­ning fami­lial devrait prendre note. »

Quelle insup­por­table (trans)phobie ! Mais évi­dem­ment, ce pas­sage a lui aus­si été insi­dieu­se­ment ignoré.

Bien au contraire de ce qu’avance la tabloï­diste, par­mi les répu­bli­cains se trouvent, sans grande sur­prise, des conser­va­teurs par­ti­cu­liè­re­ment homo­phobes qui, n’ayant rien à envier aux mœurs ira­niennes, pré­fèrent voir des « filles trans » que des « gar­çons effé­mi­nés ». Si vous avez des doutes, voyez, dans l’épisode inti­tu­lé « Texas Strong » de la série Trans in Ame­ri­ca, com­ment cette fer­vente chré­tienne texane se récon­ci­lie avec l’homosexualité de son fils et avec dieu en le muti­lant afin d’avoir une « fille ». Pour rap­pel, en Iran, où la trans­sexua­li­té a été adou­bée il y a déjà plu­sieurs décen­nies, depuis une fat­wa de l’ayatollah Kho­mei­ny, les homo­sexuels sont très for­te­ment encou­ra­gés à « tran­si­tion­ner », et par très for­te­ment encou­ra­gés, j’emploie évi­dem­ment un euphémisme.

Le trans­gen­risme est un gen­risme : l’extrême droite n’en a que faire, au contraire, le (trans)genrisme s’aligne avec ses repré­sen­ta­tions conser­va­trices : il n’y a pas de les­biennes, mais des hommes trans, il n’y a pas de gays, mais des femmes trans. Le (trans)genrisme n’a rien à voir avec le pro­gres­sisme et l’abolition des rôles socio­sexuels (désor­mais appe­lés « normes de genre ») et du sexisme qu’ils impliquent — le genre est une construc­tion sociale hié­rar­chique pla­çant les hommes au-des­sus et les femmes en posi­tion de subor­di­na­tion. Au contraire, le (trans)genrisme ren­force et se fonde sur le genre : il s’agit de pas­ser d’un ensemble de sté­réo­types (com­por­te­men­taux, ves­ti­men­taires et cos­mé­tiques) à un autre par le biais d’une « tran­si­tion sociale et médi­cale ». Le trans­gen­risme existe parce que les sté­réo­types sexistes (le genre) existent. Le trans­gen­risme existe parce que le gen­risme est plus fort que jamais. Et le gen­risme, c’est l’idéologie conser­va­trice des rôles socio­sexuels. L’extrême droite et la droite aiment ça.

— Pour finir, comme nombre de mili­tantes, Pau­line Bock ignore la signi­fi­ca­tion de la notion d’essentialisme. L’essentialisme nous vient des essences. Les essences dans le ciel, les idées pla­to­ni­ciennes. Les ecto­plasmes méta­phy­siques. Les sté­réo­types. La réi­fi­ca­tion de construc­tions sociales. La réi­fi­ca­tion de sté­réo­types sexistes. Le genre est essen­tia­lisme par défi­ni­tion. L’essentialisme, c’est de dire que si une per­sonne (dotée d’un pénis et de tes­ti­cules) aime por­ter des robes et se mettre du ver­nis à ongles, alors cette per­sonne est une femme. L’essentialisme, c’est dire que puisque cette per­sonne (dotée d’une ana­to­mie de sexe fémi­nin) a revê­tu une armure et mené des com­bat­tants à la vic­toire, alors elle est un homme. La réa­li­té, la véri­té, c’est que la pre­mière per­sonne est un homme qui aime por­ter des robes et se peindre les ongles. Tech­ni­que­ment, il pour­rait même s’agir d’un homme trans­gres­sif des sté­réo­types (mais en fait non, puis qu’il demande à être consi­dé­ré comme un ensemble de sté­réo­types sexiste, comme « une femme »). La réa­li­té et la véri­té, c’est que la seconde per­sonne est une femme, qui avait tel­le­ment foi en elle qu’elle bra­va tout ce qu’il y avait à bra­ver en termes de car­cans et conven­tions sociales pour écou­ter sa voix. Affir­mer qu’il s’agit d’un homme est pro­fon­dé­ment sexiste, on ne peut plus misogyne.

Enfin, l’essentialisme, c’est amas­ser une série de cli­chés men­son­gers pour fabri­quer des femmes de paille, et pro­cé­der ensuite à l’ex­hi­bi­tion moqueuse de l’ignoble cari­ca­ture que l’on vient de fabri­quer, sans avoir répon­du une seule fois aux points sou­le­vés par l’adversaire ni à une seule de ses questions.

J’arrête donc sur cette image.

***

Le fond du pro­pos engage toutes les fémi­nistes cri­tiques ou abo­li­tion­nistes du genre signa­taires de cette tri­bune. Tou­te­fois, la forme et les mots choi­sis n’engagent que moi, ain­si que l’analyse concer­nant une par­tie des rai­sons qui font que des fémi­nistes telles que Dora Mou­tot ou Mar­gue­ritte Stern peuvent dis­cu­ter avec des idéo­logues misogynes.

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