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Raison de la mise en attente :
Le léninisme, une idéologie fasciste
envoyé le 03/10/22 par Miguel Amorós Mots-clés  antifascisme   anti-électoralisme   religions & mysticisme  

Traduction de « Leninismo, ideología fascista » de Miguel Amorós (2007)

— 

« “Selon des sources fiables, on aurait retrouvé les traces d’une organisation jusqu’ici demeurée insaisissable, ayant pour objectif la libération du joug bienfaisant de l’État.”
— “Libération” ? C’est inouï comme les instincts criminels sont vivaces chez les hommes. Je dis consciemment : “criminels”. La liberté et le crime sont aussi étroitement liés que… disons, le mouvement d’un aéronef et sa vitesse. Si sa vitesse = 0, il ne bouge pas ; si la liberté de l’homme = 0, l’homme ne commet pas de crimes. C’est clair. Le seul moyen de libérer l’homme du crime, c’est de le priver de liberté. »

(Evgueni Zamiatine, Nous autres, 1920)

Aujourd’hui, l’existence de sectes immobilistes plus ou moins virtuelles qui proclament leur fidélité à Lénine est davantage liée aux névroses qui hantent les individus immergés dans les conditions modernes du capitalisme, qu’à la guerre des idées menée par les rebelles contre les idéologues de la classe dominante. Le temps ne pardonne pas, et l’effondrement final du léninisme qui a eu lieu entre 1976 et 1980 a fait que les vrais croyants qui existent encore vivent dans un état de survie schizoïde. Comme Gabel l’a déjà souligné, le prix qu’ils paient pour leur foi est une conscience divisée, une sorte de double personnalité. D’une part, la réalité réfute leur dogme jusque dans ses moindres détails et, d’autre part, l’interprétation des militants doit déformer, contraindre et manipuler la réalité jusqu’au délire pour la rendre conforme à leur dogme et fabriquer un conte de fées manichéen sans contradictions. Comme s’il s’agissait d’un cours d’étude biblique, le conte de fées a toutes les réponses. Le conte de fées léniniste surmonte l’anxiété engendrée chez le croyant par les contradictions qui découlent de la pratique, et constitue un puissant moyen de fuir la réalité. Le résultat serait simplement pathétique si pour le reste d’entre nous les débats qui fleurissaient autrefois au sein d’un prolétariat combatif comme celui des années soixante avaient lieu aujourd’hui, mais étant donné l’état actuel de la conscience de classe, ou, ce qui revient au même, étant donné l’inversion spectaculaire de la réalité, où « le vrai n’est qu’un moment du faux », la présence de sectaires léninistes dans les quelques discussions de base qui ont lieu aujourd’hui ne fait que contribuer à la confusion régnante.

Le rôle objectif des sectes consiste à falsifier l’histoire, à dissimuler la réalité, à détourner l’attention des problèmes réels, à saboter la réflexion sur les causes de la victoire capitaliste, à faire obstacle à la formulation de tactiques de lutte adéquates et, enfin, à empêcher le réarmement théorique des opprimés. Les léninistes fossilisés de notre époque ne sont plus (n’étant pas capables d’une telle chose) l’avant-garde de la contre-révolution que leurs prédécesseurs étaient il y a trente ou même soixante ans, mais leur fonction est toujours la même : travailler à la domination en tant qu’agents provocateurs.

Compte tenu de la décomposition actuelle de l’idéologie léniniste, il serait peut-être plus juste de parler de « léninismes », mais plutôt que de nous perdre dans les nuances qui séparent les différentes sectes, nous allons tenter d’énoncer leurs caractéristiques communes, celles qui les définissent le plus clairement, à savoir la négation résolue de l’existence d’une révolution ouvrière en 1936, l’affirmation tout aussi résolue de l’existence d’une classe ouvrière toujours en progrès et la croyance en l’avènement du parti dirigeant, guide des travailleurs dans leur marche vers la révolution. Le premier trait leur a été légué soit par les analyses défaitistes et capitulardes de la revue belge Bilan, soit par les diktats triomphalistes du Komintern et du Parti communiste espagnol. Alors que les premiers considéraient qu’il s’agissait d’une guerre impérialiste, les seconds la considéraient comme une guerre d’indépendance ; dans les deux cas, le prolétariat devait se laisser écraser.

Dans l’univers léniniste, Lénine est la Vierge Marie ; la classe ouvrière dont parlent ses dévots joue le rôle du christianisme. Un chiite du léninisme, c’est-à-dire un bordiguiste, se plaint sur internet : « Si vous enlevez la classe ouvrière, que nous reste-t-il ? ». En effet, la classe ouvrière a une fonction rituelle, thérapeutique ou, si vous préférez, psychologique pour les léninistes. Elle est une entité idéale, une abstraction, au nom de laquelle il faut prendre le pouvoir. Le problème, cependant, n’est pas seulement qu’elle n’existe pas ; elle n’a jamais existé. Inventée par Lénine sur la base du modèle russe de 1917, une classe ouvrière minoritaire dans un pays féodal dont la population est en grande majorité paysanne et qui se plie à une direction extérieure composée d’intellectuels organisés en parti, ce n’est pas exactement quelque chose que l’on voit tous les jours. Elle appartient à un passé révolu. C’est un idéal anti-historique et utopique. Sans blague : la secte trotskiste posadiste croyait qu’elle se trouvait parmi les extraterrestres d’une galaxie lointaine, et que ces extraterrestres envoyaient des soucoupes volantes sur Terre avec des messages socialistes. Les messages des ovnis ont dû être diffusés très largement car le prolétariat léniniste se trouve dans chaque soucoupe planétaire ; selon la presse léniniste, son épiphanie peut avoir lieu à tout moment, dans la guerre civile en Irak, par exemple, ou dans les manifestations des étudiants français, ou dans la formation d’une fédération syndicale « de gauche », bien que l’on pense le plus souvent qu’elle s’exprime dans les luttes ouvrières.

Puisqu’il n’y a pas d’histoire pour le léninisme après la prise du Palais d’Hiver, il semblerait que depuis la Révolution russe, il n’y ait eu ni défaites ni victoires significatives ; tout au plus des reculs mineurs le long d’une ligne d’évolution par ailleurs inébranlable qui mène à une classe ouvrière pure, celle qui attend les prêtres de l’église, leurs chefs, les membres légitimes du « parti ». Car le véritable sujet historique des léninistes n’est pas la classe mais le parti. Le parti est le critère absolu de la vérité, qui n’existe pas par elle-même mais seulement au sein du parti, dans les écritures sacrées correctement interprétées. Au sein du parti, le salut ; en dehors du parti, la damnation éternelle. Cet avant-gardisme hallucinatoire est le trait le plus anti-prolétarien du léninisme, car l’idée du parti unique messianique est étrangère à Marx ; elle vient de la bourgeoisie maçonnique et carbonarienne. Pour Marx, le parti était l’ensemble des forces qui luttent pour l’auto-organisation de la classe ouvrière, et pas seulement une organisation autoritaire, éclairée, exclusive et hiérarchique.

Il est très révélateur que les léninistes considèrent aujourd’hui les intérêts économiques particuliers comme des intérêts de classe, alors qu’ils ne le sont plus, quand, dans les années 1970, lorsqu’ils étaient des intérêts de classe, ils les traitaient comme des affaires syndicales. La différence réside dans le fait que, dans les années 1970, le prolétariat se battait à sa manière, avec ses propres armes, les assemblées. C’est ce qui a transformé les revendications partielles en revendications de classe. Mais les léninistes méprisent les formes de lutte et d’organisation réellement prolétariennes : les assemblées, les comités élus et révocables, le mandat impératif, l’autodéfense, les coordinadoras [coordinations], les conseils..... Ils les méprisent parce que, en tant que formes de pouvoir ouvrier, elles ignorent les partis et dissolvent l’État, même l’État « prolétarien ». C’est pourquoi les léninistes ont pris autant de précautions que les médias dominants pour dissimuler l’existence du Mouvement d’Assemblée au cours des années 1970, parce qu’ils sont les ennemis d’une classe ouvrière réelle qui ne ressemble en rien à celle qu’ils imaginent, et qu’ils détestent ses formes d’organisation spécifiques pour des raisons évidentes. Contrairement à Marx, pour les léninistes, l’existence ne détermine pas la conscience, car celle-ci doit être inculquée par le biais du ministère apostolique des dirigeants. Selon Lénine, les ouvriers ne peuvent atteindre qu’une conscience syndicale et doivent se soumettre à jouer le rôle de simples exécutants ; les syndicats qui les encadrent et les contrôlent sont donc les courroies de transmission du parti. Cela n’empêche pas les léninistes de faire l’éloge des assemblées et des conseils si cela leur permet d’exercer une certaine influence et de recruter quelques disciples. Dans les années 70, ils ont même soutenu ces organisations, mais dès qu’ils se sont sentis assez forts, ils les ont trahis, tout comme Lénine l’a fait, mutatis mutandis, avec les Soviets.

La revue Living Marxism, éditée par Paul Mattick, a développé le slogan « la lutte contre le fascisme commence par la lutte contre le bolchevisme ». Au cours des années 1950, le capitalisme managérial a évolué vers les modes totalitaires du capitalisme d’État soviétique. Aujourd’hui, alors que la classe bureaucratique communiste s’est convertie au capitalisme et que le monde est entraîné vers la domination fasciste par la voie technologique, l’idéologie léniniste est un vestige, une pièce de musée poussiéreuse. Elle n’étudie pas le capitalisme parce que le capitalisme n’est pas son ennemi ; bien sûr, elle ne veut pas le combattre. Elle se contente de vieillir comme de l’ail, et de « répéter ». Les principaux travaux de chaque secte consistent à rivaliser avec les autres sectes en mettant l’accent sur « ... le shibboleth particulier qui la distingue du mouvement de classe » (Marx).

La bataille théorique contre les léninistes est donc une bataille mineure, quelque chose comme donner un coup de pied à un mort-vivant, mais dans la mesure où le léninisme constitue le cadre de base des nouvelles idéologies de la contre-révolution, comme le Hardt-Negrisme, cette bataille ne doit pas être entièrement négligée, et c’est dans ce but que nous rappellerons quelques banalités de base concernant le léninisme que chacun peut trouver dans les ouvrages de Rosa Luxemburg, Karl Korsch, les conseillistes (Pannekoek, Gorter, Rühle) ou les anarchistes (Rocker, Voline, Arshinov). Le léninisme, par le biais de Negri et de ses disciples, comme ce fut le cas auparavant avec le stalinisme, sa forme la plus extrême, subit un retour complet à la pensée et à la pratique de la bourgeoisie, concrètement affichée dans la phase totalitaire de la mondialisation, comme le montre sa défense du parlementarisme, du compromis politique, du téléphone portable et des mouvements spectaculaires. Le negrisme s’appuie idéologiquement sur les fractions faibles et perdantes de la domination, la bureaucratie politique administrative, l’appareil syndical et les classes moyennes, qui sont intéressés par le maintien du capitalisme avec l’intervention de l’État. Mais le léninisme n’a pas changé. Il a toujours défendu des intérêts contraires à ceux du prolétariat.

Dans la Russie de 1905, il n’y avait pas de bourgeoisie capable de mener la lutte contre le tsarisme et l’église en tant que future classe dominante. Cette mission a dû être assumée par les intellectuels russes, qui ont cherché à expliciter leurs impulsions nationalistes dans le marxisme et ont trouvé leurs meilleurs alliés parmi la classe ouvrière. Le marxisme russe a pris une forme complètement différente du marxisme orthodoxe, car en Russie, la tâche historique à accomplir était celle d’une bourgeoisie trop faible pour la mener à bien : l’abolition de l’absolutisme et la construction d’un capitalisme national. La théorie de Marx, telle qu’adaptée par Kautsky et Bernstein, identifiait la révolution avec le développement des forces productives et de l’État démocratique correspondant, et favorisait une praxis réformiste qui, bien qu’appropriée pour l’Allemagne, ne l’était pas du tout pour la Russie.

Bien que Lénine ait intégralement accepté la révision social-démocrate de Marx, il savait que la mission des sociaux-démocrates bolcheviks de renversement du tsarisme ne pouvait être remplie qu’au moyen d’une révolution, et que des forces plus importantes que celles des libéraux russes étaient nécessaires pour qu’une telle révolution réussisse. Une révolution bourgeoise sans la bourgeoisie, et même contre la bourgeoisie. La révolte ouvrière de 1905 a laissé le régime absolutiste gravement blessé et la révolution de février 1917 l’a achevé. Bien que cette dernière ait été une insurrection ouvrière et paysanne, elle ne disposait pas d’un programme révolutionnaire ni de slogans explicites, c’est pourquoi les représentants de la bourgeoisie ont pris leur place. La bourgeoisie, cependant, ne pouvait pas se montrer à la hauteur, alors que le prolétariat était politiquement éduqué et conscient de ses objectifs ; bientôt, la révolution a perdu son caractère bourgeois et a adopté un air résolument prolétarien. En juillet-août 1917, Lénine préconisait encore un régime bourgeois avec participation ouvrière, mais voyant les progrès réalisés par les Soviets ou conseils ouvriers, il changea d’avis et proclama le mot d’ordre « tout le pouvoir aux Soviets », et écrivit même un ouvrage théorique sur l’extinction de l’État. Mais l’idée d’un pouvoir horizontal était étrangère à Lénine, qui avait organisé un parti sur le modèle vertical et centralisé de l’armée bourgeoise, les ordres étant toujours donnés d’en haut, la direction et la base étant clairement séparées. S’il était favorable aux soviets, c’était uniquement dans le but de les utiliser pour prendre le pouvoir. Son objectif premier n’était pas le développement des soviets, qui n’avaient pas leur place dans son système ; il s’agissait plutôt de convertir le parti bolchevique en un appareil d’État bureaucratique et d’introduire l’autoritarisme bourgeois dans l’armée et dans la structure du pouvoir. Quant aux Soviets, les protagonistes de la Révolution d’Octobre, leur pouvoir fut rapidement usurpé par un État « prolétarien » qu’ils ne surent pas détruire. Au nom de la « dictature du prolétariat », les bolcheviks ont combattu le contrôle ouvrier et la diffusion de la révolution dans les ateliers et les usines, et plus généralement toute manifestation autonome des travailleurs dans des organisations de démocratie directe. En 1920, ils mettaient fin à la révolution prolétarienne et les soviets n’étaient plus que des organes émasculés et décoratifs. Plus tard, les derniers bastions de la révolution, les marins de Cronstadt et l’armée makhnoviste, furent anéantis.

Au moment même où les bolcheviks détruisaient les Soviets, leurs émissaires débarquaient en Allemagne, où des conseils étaient formés par la classe ouvrière, des conseils qui étaient sur le point de devenir des organisations efficaces du pouvoir prolétarien, afin de porter un coup de poignard dans le dos de la révolution. Partout où ils sont allés, ils ont discrédité le slogan des conseils ouvriers et ont prôné un retour aux syndicats corrompus et au parti social-démocrate. La révolution allemande des conseils s’est effondrée sous la pression de la calomnie, des intrigues et de l’isolement résultant des activités des bolcheviks. Avec la bénédiction de Lénine, l’ancienne social-démocratie et l’État allemands d’après-guerre allaient se redresser sur ces ruines. Lénine n’a pas hésité à combattre les défenseurs du système des conseils en les accablant d’insultes dans le pamphlet préféré de ses partisans, Le gauchisme : La maladie infantile du communisme. Dans ce texte, il enlève son déguisement. Étouffant les communistes de gauche et les conseils sous une avalanche de fausses accusations, Lénine défend son pseudo-socialisme panrusse, dont l’élaboration ultérieure par Staline révélera qu’il s’agit d’une nouvelle forme de fascisme. Il était totalement incapable de percevoir que la libération des opprimés ne peut être obtenue que par la destruction du pouvoir, de la terreur, de la peur, des menaces et des contraintes.

On ne peut imaginer de meilleures conditions préalables à l’établissement d’un ordre bourgeois qu’avec la séparation absolue des masses et des dirigeants, de la classe et de l’avant-garde, du parti et des syndicats. Lénine a cherché à provoquer une révolution bourgeoise en Russie et a formé un parti qui était parfaitement adapté à cette tâche, mais la révolution russe a pris un caractère ouvrier et a gâché ses plans. Lénine a dû utiliser les soviets pour remporter la victoire afin de pouvoir les détruire par la suite. Le communisme plus l’électrification ont fait place à la NEP [Nouvelle politique économique] et aux plans quinquennaux de Staline, inaugurant ainsi une nouvelle forme de capitalisme où une nouvelle classe, la bureaucratie, jouait le rôle de la bourgeoisie. C’était le capitalisme d’État. En Europe, les masses laborieuses ont été freinées, découragées et poussées à la défaite jusqu’à ce qu’elles soient démoralisées et perdent confiance en elles-mêmes — une voie qui a conduit à la soumission et au nazisme. Si Hitler a pris le pouvoir si facilement, c’est parce que les dirigeants sociaux-démocrates et staliniens avaient tellement corrompu le prolétariat allemand que ce dernier n’a pas hésité à se rendre sans combattre. « Fascisme brun, fascisme rouge » était le titre d’un pamphlet mémorable dans lequel Otto Rühle démontre que le fascisme stalinien d’hier n’était que le léninisme d’avant-hier. Son essai a inspiré le titre de cet article.

Les parallèles que l’on peut établir par rapport à la situation espagnole de 1970-1978 sont évidents. D’une part, le parti communiste stalinien officiel préconisait une alliance avec des secteurs de la classe dirigeante pour forcer une conversion démocratique du régime franquiste. Son pouvoir provenait principalement de sa manipulation du mouvement ouvrier, qu’il tentait d’enrôler dans l’appareil syndical fasciste. Toutes les méthodes léninistes visant à empêcher l’auto-organisation des travailleurs ont été fidèlement mises en pratique par le parti communiste espagnol. Les partis de gauche, qui ont émergé pour la plupart de la désintégration du FLP et des scissions du PCE et du Front ouvrier de l’ETA, ont fait la même chose. Ils ont tous attaqué le PCE parce qu’il n’était pas assez léniniste et qu’il ne poursuivait pas, comme Lénine, une révolution bourgeoise au nom de la classe ouvrière. Ils ont rivalisé avec le PCE pour la direction des Commissions ouvrières, ce qui était futile car en 1970, les Commissions n’étaient plus un mouvement social mais les organisations des staliniens et de leurs sympathisants dans les usines. Pour se faire élire, elles ont fait des concessions aux véritables formes de lutte de la classe ouvrière, les assemblées, mais elles ne leur ont jamais apporté un véritable soutien. Après les événements de Vitoria, le 3 mars 1976, les différences entre les groupes dissidents et le PCE se sont évaporées et ils ont suivi le PCE dans sa politique de compromis. Ils ont participé aux élections, récoltant les échecs les plus retentissants. Ils disparurent, laissant dans leur sillage une traînée de petites sectes, mais leur suicide politique fut aussi celui du PCE, qui après 1980 se transforma en un parti symbolique, de pure forme, à l’idéologie mercantile, soutenu seulement par quelques fragments prolétarisés de la moyenne et petite bourgeoisie.

Nous pouvons apprendre quelques enseignements de la critique classique du léninisme sur laquelle est basé notre essai. Que les fondements de l’action qui fait pencher la balance sociale contre le capitalisme ne sont pas à trouver dans les méthodes d’organisation qui caractérisent les syndicats ou les partis, ou les parlements, ou les institutions de l’État, ou toute autre organisation ou groupe qui est impliqué de quelque manière que ce soit dans un aspect quelconque de la domination. Que les masses laborieuses sont isolées, dispersées, sans soutien. Que les activistes doivent accorder la plus grande importance à la capacité d’association, au renforcement de la volonté d’agir et au développement de la conscience critique, et ces facteurs doivent être mis en avant plus encore que les intérêts immédiats. Que les masses doivent choisir entre avoir peur et inspirer la peur.

Miguel Amorós

(2007)

Traduit de l’anglais et de l’original espagnol.

Sources

https://libcom.org/article/leninism-fascist-ideology-miguel-amoros

http://www.nodo50.org/tortuga/Leninismo-ideologia-fascista


envoyé le 3 octobre 2022  par Miguel Amorós  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
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