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Raison de la mise en attente :
Quand les chasseurs de fakemed rêvent de répression étatique

Quand les chasseurs de fakemed rêvent de répression étatique

“Plus de flics dans un espace ne rend pas cet espace plus libre.”
(Sagesse libertaire)

L’Extracteur, collectif d’information “sur les dangers de certaines pseudo-alternatives en matière de santé, de médecine, d’alimentation”, vient de publier un article intitulé “Ce qui ne vous a pas été dit sur le dernier rapport de la MIVILUDES” [1]. Un article qui fait rêver les bons citoyens que nous ne sommes pas.

D’abord on y lit que l’Etat serait une structure frileuse. Oui, vous avez bien lu, une structure frileuse. Ce qui laisse entendre que si l’Etat était moins frileux, et donc était davantage autoritaire et répressif, tout irait fort probablement mieux dans le meilleur des mondes capitalistes marchands.

Non content de se plaindre de la frilosité de la structure étatique (l’ennemie principale des anarchistes, c’est toujours utile de le rappeler), le collectif enchaîne en regrettant l’absence d’une “cellule de veille chargée de toute la surveillance de la sphère numérique” contre les dérives sectaires. Rien que ça. Une cellule de surveillance supplémentaire donc, policière en d’autres termes, a priori payée par des impôts, comme si les individus épris d’anarchie n’étaient déjà que trop fliqués de toutes parts. Que ce soit par la famille, par la justice, par le travail et bien évidemment par l’école (nous y reviendrons).

(Digression.) Rappelons vite fait que l’impôt est l’institutionnalisation d’un racket organisé au profit de la bourgeoisie d’abord, donc très inégalement réparti. L’impôt n’est pas la mutualité, et il est quasi certain que si L’Extracteur avait entendu parler de cette dernière, il aurait fait en sorte, en bon citoyenniste qu’il est, de préconiser le racket étatique plutôt que la solidarité mutuelle et volontaire, non imposée par la loi. Si vous voulez en apprendre d’avantage sur cette entreprise de spoliation aussi légale que planétaire, voir en ligne les articles écrits par des anarchistes contre l’impôt. (Fin de la digression.)

Plus loin dans le texte L’Extracteur avance la croyance fallacieuse selon laquelle, dans une organisation sociale où “tout est politique”, les luttes ne devraient pas être instrumentalisées. Il n’est pourtant pas nécessaire d’avoir BAC+1312 en Sciences Po pour savoir qu’une lutte est un moyen pour aller d’une situation sociale A vers une situation sociale B. Qu’elle est à la fois activité et à la fois instrument de personnes en luttes qui l’instrumentalisent. Et qu’une des tactiques de cette organisation de l’assassinat systémique qu’est l’État est la récupération des luttes, et qu’elle paie des tonnes d’intellectuels dits organiques pour effectuer cette tâche ordurière. Participer à ces luttes, être présent sur des piquets de grèves, avoir manifesté dans la rue, etc. suffit amplement pour éveiller le sentiment de méfiance légitime à l’égard de la plupart des journalistes, et pour savoir de quelles “instrumentalisations” les politiques chauffent leurs villas et autres apparts de luxe grâce à ses vautours de l’information.

Ensuite nous lisons que “C’est un réel plaisir de voir enfin des groupuscules, des pratiques ou des individus sur lesquels nous alertons avec d’autres depuis des années, démasqués en bonne et due forme dans ce rapport.” À quoi nous répondons sans rire qu’il n’est jamais plaisant de voir un organisme ministériel reconnaître les fruits de nos activités. D’une part parce que nous n’avons pas besoin de figure d’autorité pour jauger de la qualité de nos produits, et l’État ou le gouvernement incarne cette figure de la manière la plus puissante et autoritariste qui soit. D’autre part parce que cette structure armée qui légitime ces fruits récupère tout ce qu’elle touche afin de servir ses propres strates d’intérêts. Par cette appropriation l’État et ses hauts-fonctionnaires se légitiment à nouveau aux yeux de leurs fidèles et reconduisent leur domination. Mais on doute fort que le collectif d’extracteurs de charlatans et de fakemed, collectif en proie au lobbying policier, comprenne quoi que ce soit à cette dernière quand il annone par ailleurs que la liberté, l’autonomie et l’indépendance pourraient exister sous domination ministérielle. La réflexion de L’Extracteur relève ici du mauvais sketch orwellien et illustre une fois de plus sa propre indigence en matière de politique, ou d’anti-politique si l’on a des affinités avec l’anarchisme post-gauchiste.

Le collectif laisse aussi entendre qu’il faudrait s’émouvoir du désengagement progressif de l’Etat. N’étant ni statolâtres, ni fétichistes du service public de la surveillance et de ses conséquences répressives-carcérales comme la majorité des militant·e·s de droite et de gauche, nous sommes évidemment opposé·e·s à son opinion. Nous hésitions à ajouter un “hélas !” après “militant·e·s de droite et de gauche” mais nous savons que gauche institutionnelle, Etat, police et châtiment pénitentiaire font souvent très bons mariages.

L’Extracteur se larmoie ensuite sur “la montée en flèche de l’extrême-droite, l’entrisme des groupes sectaires jusqu’au sommet de l’État, et l’avènement de nouveaux périls tels que les QAnon.” Cela montre qu’il confond encore les causes et les conséquences des gouvernements centralisés. Ce dont L’Extracteur alerte se fait grâce à l’assentiment stratégique de l’État, à ses subventions, ainsi qu’à ses pouvoirs médiatiques et éducatifs. C’est de la structure étatique moderne que découlent ses “périls” et la solution pour les empêcher d’avancer n’est pas d’en appeler à plus d’État mais d’éliminer cette structure, d’éliminer toutes ses interventions et ingérences. Vu le fétichisme de l’Etat que répand L’Extracteur, (car étant visiblement encore sous l’emprise de sa propagande), on en viendrait presque à se demander s’il ne nourrit pas en scred le fantasme d’un Etat totalitaire qui ferait barrage à ces dangers, ce qui ne s’est jamais produit dans l’Histoire. Bien au contraire. Si nous étions taquin·e·s, nous aurions pu ajouter : Après les éco-fascistes, les antisectes-fascistes ?

“L’hôpital, l’école, la justice” tant aimées par L’Extracteur sont aussi des institutions hiérarchiques et donc imposant leurs violences pour se reproduirent. L’hôpital “sauve des vies” mais ce que le collectif se cache bien de rappeler c’est qu’il en bousille et en tue aussi énormément. (cf. entre autres les chiffres des si mal-nommées parce que euphémisées et minimisées “erreurs médicales” s’élevant à plusieurs dizaines de milliers chaque année en fRance ; ainsi que les combats des féministes et des personnes transgenres contre lesdites violences médicales). Quant à l’école, du moins l’éducation nationale, elle humilie, forme et entraîne à la compétition, à faire la guerre, à se soumettre à l’autorité professorale, familiale, patronale, religieuse, policière, militaire, bref encore aux autorités étatiques. Et si tant est qu’on puisse imaginer une justice éthique, (ce que nous ne croyons pas, même quand elle serait “transformative” — “La justice est une guerrière sans état d’âme” écrivait un sage libertaire), nous n’avons aucunement confiance en l’institution judiciaire de classe fRançaise, ni d’aucune autre fantomatique “nation”. Contrairement à certains “débunkers”, interstellaires ou non, disciples de présumés violeurs ou non, nous refusons de répandre l’illusion d’une “bonne justice neutre et objective” et encore moins de la vendre, car cette fantasmée justice n’existe tout simplement pas. Comme nous refusons de remercier les acteur·ice·s qui se sacrifient pour elle, ou pour un mythique “bien commun/public”, ou pour l’État et in fine pour les classes qui le gouvernent et qui en sont fiers. On leur crache anarchiquement dessus comme on crache sur l’hôpital et l’école dont les fondations sont l’économie capitaliste marchande, le classisme, le sexisme, la transphobie, le racisme, le validisme, l’aphrodisme… contre lesquels on lutte, on sabote.

Alors les droitards, centristes et gauchistes anti-sectes, on vous entend venir à des kilomètres avec vos cris d’orfraie parfumés aux odeurs rances de SOS Sauvons Les Meubles ! On est évidemment contre les sectes et contre toutes les religions qui ont “réussi”. On est des bouffeurs de curés, d’imam, de pasteurs, de rabbins, de tout autre “gourou“ (c’est la dernière fois qu’on emploie ce terme colonial “gourou“, promis, c’était pour vous rappeler que chez vous l’anticolonialisme c’est pas gagné). Nous sommes des athéegristes hardcore. Mais lutter contre ces institutions et leurs représentants (de commerce) en nous faisant comme vous les complices des autorités bourgeoises/gouvernementales, des ministères imposant la Raison d’État, vous pouvez franchement tous·tes vous gratter jusqu’au sang. On méprise vos idées, vos actes de larbin·e·s de l’impérialisme du léviathan fRançais, de tous les Etats où que vous soyez.

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ADDENDUM en vue d’une brochure sur la MIVILUDES et autres assos contre les dérives sectaires républicaines, sur le mouvement sceptique/zététique francophone et ses liens avec la fachosphère.

Le président actuel de la MIVILUDES n’est autre que le préfet Christian Gravel dont le palmarès politicien n’est enviable que pour les aspirants au pouvoir. Il est un proche d’Emmanuel Valls. Sans commentaire.
La MIVILUDES a longtemps été présidée par Georges Fennec de l’UMP-LR. Inutile de faire un dessin sur cette nébuleuse politicienne bien droitarde et donc très conservatrice.
Il n’est pas anodin que les assos historiques contre les dérives sectaires sont le plus souvent des groupuscules de personnes attachées à l’institution familiale (de préférence patriarcale, hétéro, cis, “blanche”...), institution qui reste grosso merdo une institution autoritaire. Les blases de l’ADFI, de l’UNDAFI et leurs semblables de l’UNAF devraient suffire pour sentir les lisiers de propagande conservatrice et Vieille fRance que leurs allié·e·s dégustent.
L’origine religieuse des combats contre les organisations sectaires n’est pas non plus négligeable. Des combats de curés, ou plus exactement de clergés. (La famille étant la valeur centrale de toutes les religions monothéistes occidentales...). Lorsque certains Etats se sont “sécularisés”, comme disent des historiens et des sociologues à la vue courte, ces combats ont été réanimés après la deuxième guerre mondiale au XXe siècle, pendant ladite Guerre Froide, où l’organisation familiale traditionnelle était relativement contestée dans certains milieux activistes et médias de gauche. Aux Etats-Unis, cette lutte contre les sectes s’est déroulée en parallèle de l’anticommunisme et du maccarthysme moribond, et ce de façon souvent très violente : à coups de séquestrations et de thérapies de “déprogrammation” (deprogramming) qui n’ont rien à envier auxdites thérapies de conversion actuelles contre l’homosexualité et la transidentité. Bien qu’interdites dans certaines zones géographiques, rien ne permet à ce jour d’affirmer que ces méthodes brutales contre les personnes sous emprise d’une secte ont complètement disparu. Fut un temps où certaines des assos familialistes mentionnées ci-dessus et leurs homologues hors de fRance défendaient ces pratiques tortionnaires portant au minimum atteinte à l’intégrité physique des individus.
N’oublions pas qu’une génération d’amateur·ice·s et de passionné·e·s de musiques metal et gothique a aussi été la cible de ses assos, de leurs balances, des medias mainstream co-créateurs et complices de la panique morale “antisatanique”, et des services de police harceleurs.
Enfin, des coopératives agricoles libertaires figurent toujours dans les bases de données de certains collectifs contre les dérives sectaires, notamment en fRance. Il suffit d’avoir créé une école sortant des modèles scolaires imposés par l’Etat, à la pédagogie alternative ou non, pour être aussitôt jugé comme suspect ou déviant, à inscrire à l’index des “individus/groupes sous emprise”, à fliquer et si besoin attaquer en justice car ne cadrant pas avec les lois de la République, ou de la Monarchie en fonction des Etats.
À force de voir des sectes partout, ou presque, les petites légions d’indics pro-étatiques se ramassent eux-mêmes dans le conspirationnisme. Leur “scepticisme”, leur “esprit critique” ne sont que des vitrines. Un des pièges des modes de pensée qu’iels disent honnir étant le fameux “Ils sont partout”, une formule lues des dizaines de fois dans leurs sphères, où l’antipsychanalyse primaire peut être réalisée en compagnie de psychologue subodorant l’extrême droite ; où l’anticonspirationnisme peut se faire avec une historienne véhiculant des amalgames douteux entre insurrectionnalisme et complotisme (Les insurrectionnalistes anarchistes vivants de la planète apprécieront...).
À propos de ces “intellectuel·le·s sceptiques” ayant le vent en poupe, et de leurs alliances néofascistes, mais aussi de leurs poucaves, nous nous ferons un plaisir de revenir plus longuement et armé·e·s de nos phrases assassines et de nos morves d’enragé·e·s. Tremblez.

[1] httpx ://bloglextracteur.wordpress.com/2022/11/04/ce-qui-ne-vous-a-pas-ete-dit-sur-le-dernier-rapport-de-la-miviludes/


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