Bonjour camarades,

Je vous parle au nom de la SQUAL, la Section Queer Unitaire Anarchiste Lilloise.

Les copain.es de Solidaire se sont montré.es très clair.e.s dans leur appel, nous sommes ici pour porter de vraies revendications et ne plus faire le jeu du pink washing auquel se livrent les prides sponsorisées NJR et Mairie de Lille. De vraies revendications au nom des transpédé-gouines qui souffrent de l’oppression capitaliste, patriarcale et raciale. Au nom des travailleurs.euses du sexe et des sans papiers que l’état et sa police n’hésitent pas à déporter dans des pays où iels sont en danger. Des revendications traduites en rage que l’Etat n’a de cesse de réprimer, comme ce fut le cas le 10 juin dernier ici même à Lille. Des revendications qui ne sauraient être satisfaites en l’état actuel.

Nous luttons pour notre libération, pas notre assimilation à un système meurtrier. Nous ne voulons pas d’un président gay, car nous ne voulons pas de président. Nous ne voulons pas de flics lesbiennes, car nous détestons la police. Nous ne voulons pas de multi-milliardaire non-binaire car nous crachons sur la propriété privée. Nous ne voulons pas de patron transgenre car nous haïssons les patrons. Nous ne voulons pas de pride sponsorisée par les banques et les marques car nous excecrons le pink-washing et la surconsommation. Contre toutes les oppressions, rejetons l’assimilation et préparons la libération de tous-tes.

Localement, cela entend dénoncer les pratiques de la mairie de Lille concernant les changements de prénom à l’état civil : retard de procédures, demande de justificatifs illégaux… Ou encore le soutien de conseillers municipaux à la venue de Caroline Eliacheff pour étaler sa transphobie le 17 novembre 2022. Nous saluons d’ailleurs l’annulation de cette conférence par les militants lillois.

En tant que personnes trans, nous réclamons le droit de gérer nos transitions à notre rythme, selon nos besoins, nos envies, et en écoutant nos corps. Nous militons pour l’autodétermination et contre la psychiatrisation de nos identités, car aucun médecin ou spécialiste ne peut savoir mieux que nous-même qui nous sommes.

Et plus largement, ils nous faut affronter chaque loi qui détruit des vies, en gardant à l’esprit que la précarité touche plus fortement les personnes queers. Il nous faut nous battre contre chaque loi anti-squat, contre chaque loi anti-immigration, contre chaque loi sécuritaire, contre toutes les réformes de nos droits conquis et contre tout ce qu’imposera le gouvernement néo-libéral.

A bas l’Etat, à bas les prisons, à bas les CRA, à bas les frontières, à bas le système judiciaire, à bas la police, à bas l’institution médicale et à bas le travail. Que meurent le capitalisme, le patriarcat et la suprématie blanche. A nous l’autonomie, à nous l’autodétermination, à chacun.e le pouvoir, à tous.tes la liberté !